Deux cigarettes dans le noir

Résumé

Clémentine travaille dans une usine de parfum. Elle attend un enfant.
Au volant de sa voiture en direction de la maternité, elle percute quelqu’un sans pouvoir s’arrêter.
De retour à la maison seule avec son bébé, elle apprend la mort à Paris, deux jours plus tôt, de la chorégraphe Pina Bausch. Clémentine se souvient : une silhouette maigre, de longs cheveux gris – c’est Pina qu’elle a fauchée.
Elle a tué un génie en mettant au monde son enfant.
La maternité, la danse, la vie, la mort se côtoient dans le nouveau roman de Julien Dufresne-Lamy, qui trouble et bouscule par son intelligence et son originalité.

Ma note

4/5

Un auteur que j'adore

Il se trouve que j’adore Julien Dufresne-Lamy. Je vous parlais déjà de 907 fois Camille, Jolis jolis monstres, des Indifférents ainsi que de Mon père, ma mère, mes tremblements de terre. C’est un de ces auteurs dont j’aimerais avoir tout lu, du côté adulte tout du moins. Et j’avance, avec Deux cigarettes dans le noir ajouté à cette liste. C’est le premier que je lis en poche, puisqu’il a été réédité et nommé pour le prix Harper Collins Poche. Nous aurons l’occasion de reparler de celui-ci régulièrement dés la rentrée. Initialement sorti en 2017 en grand format, je comprends totalement pourquoi il a été sélectionné pour ce prix. Encore une fois, ça l’a fait avec moi également, même si ce n’était pas un coup de cœur. 

"J'aime ma mère pour ce qu'elle pourrait être. Et pour tout le reste, l'aimer est plus fort que moi."

Maternité et culpabilité

Deux cigarettes dans le noir, c’est l’histoire d’une maternité pas comme les autres. La naissance de Barnabé et le décès de Pina Bausch sont ici mis en parallèle. Ainsi, ce roman est très mélancolique. Alors que Clémentine découvre son enfant, elle va aussi partir à la rencontre de cette danseuse, morte au moment de l’accouchement de son fils. Ce départ de Pina est pour elle le symbole de sa culpabilité. La culpabilité d’avoir tué. Mais aussi la culpabilité de la mère, dont Julien Dufresne-Lamy offre un tour d’horizon : la mère célibataire, la mère ouvrière, fille d’une parente culpabilisante. Celle que nous impose également la société, au quotidien. 

Un apprentissage artistique

Puisque Clémentine est persuadée d’avoir tuée Pina Bausch, elle va se renseigner sur elle, encore et encore. Grâce à la médiathèque, elle va se plonger dans la vie de l’artiste. J’ai appris énormément de chose sur elle en même temps que la jeune mère. Leurs deux vies sont entrecoupées. Entre son quotidien et sa boulimie bauschienne. Si ce roman de l’auteur n’a pas été un coup de cœur, c’est parce qu’il avait un aspect un peu fou. Et c’était compliqué de faire la part des choses de cette manière. Cela dit, comme toujours, je ne m’attendais pas à la chute, la surprise est donc toujours au rendez-vous. Globalement, c’est donc une très bonne lecture ! 

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