C'est mon p'tit doigt qui me l'a dit de Samboyy
Résumé
Une BD autobiographique sur l’inceste qui parvient à dénoncer l’horreur avec intelligence, profondeur et même humour, sur fond de résilience.
« Je suis née dans une famille a priori normale et sans histoire. J’ai 9 ans quand mes parents divorcent et que ma mère se remet en couple. Tout bascule peu de temps après : mon beau-père abuse de moi et me fait vivre un enfer pendant plus d’un an. Comment trouver la force de parler quand on n’a que 11 ans ? Je la trouve cette force pourtant, mais ma parole est bafouée et mon vécu nié. Comment une famille en apparence aimante a pu transformer ma vie en un véritable abîme d’angoisses et de souffrances ? Comment survivre et se reconstruire après ça? » Une BD pour lever le tabou de l’inceste et donner l’espoir : oui, tout le monde est concerné, oui, il faut en parler et, oui, on peut se relever.
Citation"Il m'a laissé ma virginité cette nuit-là, oui. Il m'a pris tout le reste, ma confiance en l'adulte, mon sommeil, mon enfance, mon cœur. Il m'a juste laissé un champ de ruines."
Bouleversant
Et si on lisait des romans graphiques engagés ? C’est l’objectif des éditions Leduc avec leur collection Leduc Graphic. J’ai été interpellée par C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit de Samboyy. Cette BD autobiographique d’une centaine de pages m’a bouleversé. Je l’ai refermé en larmes, mais pas pour les raisons que l’on pourrait s’imaginer. En effet, Samboyy y parle d’inceste. Mais C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit est surtout une histoire de résilience. C’est aussi une histoire d’amour de soi ainsi que de pardon pour l’enfant que l’on a été. Et enfin, de l’adulte que l’on est devenu.
C’est l’histoire d’un parcours, et il n’y a pas deux fois le même, bien qu’un certain schéma est présent dans de nombreux récits que l’on peut entendre. L’autrice s’y dévoile, et m’a ému dans la douceur avec laquelle elle se parle et nous parle. C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit doit trouver sa place dans des sessions de thérapie. Dans des bibliothèques où l’on accompagne des (jeunes mais pas que) personnes qui ont besoin de le lire. Bref, à découvrir, tout comme les autres BD de cette collection.
Cette chronique a initialement été publiée sur ma page Instagram.