Coquelicot

Résumé

Le corps d’Emilie ne cesse de la trahir. Pourquoi la fait-il reculer d’un pas dès qu’un garçon l’approche ? Se ferme-t-il dès qu’elle essaie d’y insérer une protection périodique ? Pourquoi a-t-elle si mal lors des rapports sexuels ? Et ce rouge coquelicot qui lui monte aux joues dès qu’on s’adresse à elle… Emilie en vient à haïr et craindre ce corps qui semble avoir une volonté propre.
Mais qu’essaie-t-il donc de lui dire ?

Ma note

5/5

Un cadeau pour soi et les autres

Nous sommes bien d’accord que le titre de cette BD du mardi, Coquelicot, semble bien plus adapté à l’été qu’à Noël, techniquement. Mais, déjà, elle, ce récit est intemporel et ne se place dans aucune saison. Et en novembre, en général, on part aussi à la recherche de cadeaux, et je pense que ce récit pourrait totalement en être un pour cette amie engagée, ou cette soeur qui ne se sent pas entendue sur des sujets douloureux par exemple. Mais aussi à cet homme qui cherche à s’éduquer. 

C’est pourquoi j’ai décidé de le sortir de ma PAL maintenant, en me demandant : à qui peut-on bien l’offrir ? Déjà… à soi-même… Il faut savoir qu’il y a des trigger warning, très bien indiqués d’ailleurs. J’ai apprécié qu’une note au début prévienne « Cet ouvrage aborde des sujets difficiles » et nous invite à une page précise à la fin de la BD pour savoir lesquels si on le souhaite. Je resterai donc volontairement vague afin de les préserver.

"T'es le plus adorable petit coquelicot que j'ai tenu un jour dans mes mains. C'est fragile ça, un coquelicot, faut en prendre soin."

Un texte essentiel

Nous rencontrons Emilie à 10 ans, lors de ses premières règles. Elle les considère comme un échec, comme un moment terrible qui vient lui ruiner la vie et qui l’empêche d’être apprécié des autres. Puis vient le collège… et les relations amoureuses. Déjà, c’est terrible à quel point je me suis identifiée à elle. Parce qu’en 6ème, j’ai été victime d’une agression sexuelle qui a eu un impact très fort sur moi évidemment et qui m’a, de fait, mise dans la même situation qu’elle. Et ce qui m’a vraiment brusqué dans ce texte sans fard… c’est qu’arrivée à la page 26, j’avais déjà envie de l’offrir à 3 de mes amies pour certaines de leurs proches. Et c’est là qu’on sait à quel point ce genre de BD est absolument essentielles. Comme toujours chez Leduc Graphic, dés le début, je me dis que celle-ci devrait être mise en avant dans le bureau de l’infirmière au collège et au lycée.  

Une réelle prise de conscience

Evidemment, l’expérience d’Emilie n’est pas une généralité, et son histoire diffère forcement des nôtres. Puisqu’aucune ne se ressemble. Mes les émotions sont-elles si différentes ? Je ne le crois pas. Ce que j’ai tout particulièrement apprécié, c’est que Fanny Vella permet au corps d’Emilie de parler. De lui parler, et ainsi de nous parler. Nous le voyons, mais il faut du temps pour la jeune femme à accepter qu’il a lui aussi son mot à dire. Et je crois que c’est en cela que je me suis sentie profondément comprise, même si notre parcours n’est pas identique. 

Enfin, grâce au parcours gynécologique d’Emilie, je me suis rendue compte qu’il fallait absolument que je change de gynécologue. Parce que ce n’est pas le pire, mais visiblement, il n’est pas bon non plus. Et il est temps que cela change. Pour moi. Alors merci Fanny Vella pour cette prise de conscience, mais aussi pour ces larmes libératrices qui ont coulé en refermant votre BD. Ce fut un énorme coup de coeur. 

Sur la blogosphère

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