Les Indes Noires de Jules Verne devant une ruine de château

Résumé

Chaudière éventrée, pistons tordus, passerelles brisées… Les vieilles houillères d’Aberfoyle, en Ecosse, sont bien mortes. De mystérieux événements continuent pourtant de s’y dérouler… Un terrible mystère semble dissimulé au fond de la mine ! Dans l’épaisse obscurité, les galeries résonnent encore de coups de pic. Les souvenirs, sans doute ! Mais ces lueurs éphémères s’éloignant sans bruit… Les fées maléfiques des légendes écossaises ? Une voûte qui s’écroule, le lac Katrine qui se vide… Et cette enfant terrorisée… Par quoi ? Par qui ? Pas de doute, un esprit malveillant hante les lieux ! Contre rumeurs et superstitions, James Starr, l’ancien ingénieur, viendra-t-il à bout de tous les secrets que renferme la vieille mine d’Aberfoyle ?

Entre mine et mystère

J’aurais sans doute dû lire Les Indes noires directement en Écosse, puisque le récit se déroule à Aberfoyle ! Dès les premières pages, Jules Verne nous plonge dans un univers de mystère et de secrets, à travers Simon et Harry qui entraînent James Starr dans leur découverte. J’ai trouvé passionnant le rappel scientifique sur la formation de la houille et son rôle sur notre planète. Mais ce qui m’a surtout marquée, c’est à quel point Verne anticipe déjà, à la fin du XIXe siècle, la question de la surexploitation. On épuisait déjà les ressources, et plus d’un siècle plus tard, on continue à puiser sans fin au lieu d’imaginer des alternatives. C’est presque un roman d’anticipation écologique au début.

« Mieux vaut avoir tort de faire que remords de n’avoir pas fait. »

L’Écosse sublimée par Verne

Les Indes noires, c’est aussi un véritable hommage à l’Écosse. Le parcours de James Starr qui débarque du bateau à Leith m’a immédiatement rappelé mes propres voyages (il faut que je reprenne les articles sur les Sept soeurs, Leith est dans le lot !). J’ai adoré les références culturelles et géographiques : du Ben Lomond à Stirling et sa tour de Bruce, en passant par la traversée du Loch, je retrouvais des paysages que j’ai moi-même découverts il y a une dizaine d’années. Verne rend le récit immersif. Comme dans beaucoup de ses romans, on retrouve les lieux cachés, les espaces mystérieux et les explications scientifiques mais toujours au service d’une ambiance de suspense.

Des idées maritales dépassées

Si j’ai adoré l’hommage à l’histoire et à la culture écossaise (Rob Roy est même mentionné) j’ai aussi ressenti des points plus malaisants. L’intrigue amoureuse de Harry, par exemple, avec une jeune fille de 15 ans, m’a fait lever les yeux au ciel. Heureusement, les mentalités ont changé depuis ! En revanche, j’ai aimé le personnage de Nell, qui à travers son voyage découvre aussi l’histoire, les coutumes et la beauté de son pays. Dans son équilibre entre hommage à la nature, culture écossaise et tension dramatique, Verne prouve encore une fois qu’il savait manier le rythme et le suspense comme peu d’écrivains. Les Indes noires m’a captivé bien plus que je ne l’aurais imaginé, et m’a donné envie de repartir à la découverte de ces paysages qui m’ont tant marquée.

J’ai lu ce roman dans le cadre du challenge de Ta d lois du ciné.

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4 commentaires

  1. Aaaaah mais je découvre ton billet seulement aujourd’hui, par hasard! ‘Fallait me prévenir…
    Heu, même en France, il n’y a pas encore si longtemps, l’âge minimal pour le mariage pour les filles, c’était précisément 15 ans (avec autorisation parentale, mais le mariage émancipait… de l’autorité parentale [pour tomber sous celle du mari, c’est vrai…]). Et avant le code Napoleon de 1804, c’était encore plus jeune, bien entendu. Ce n’est que depuis 2006 que cet « âge minimum » est fixé à 18 ans (comme les garçons) en France (au même âge que la majorité civile).
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

    1. Ahah j’ai un peu de mal à suivre le rythme de la blogo en ce moment et je n’ai toujours pas mis à jour les liens de l’ancien blog, d’ailleurs, il faut que je m’y mette, donc je n’ai pas pris le temps de passer chez toi ! Par contre ce n’est pas tant le mariage en lui-même que j’ai trouvé beurk mais la différence d’âge entre une jeune ado et un homme qui a largement dépassé l’âge adulte. Aujourd’hui, la situation est clairement nommée par un mot qui commence par un p.

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