La famille Han Min Jin Lee

Résumé

Fille d’immigrants coréens, Casey Han a été élevée dans le Queens dans le respect des traditions et des valeurs de ses parents. Propriétaires d’un pressing, ils ont travaillé dur pour payer les meilleures études à leur fille et lui permettre une belle carrière professionnelle. Mais à 22 ans, Casey, diplômée de Princeton, a pris les goûts de luxe et les manières de ses camarades et ne rêve que d’une vie glamour à Manhattan. À la suite d’une dispute au sujet de son avenir, son père la met à porte. Casey décide alors de se débrouiller toute seule, loin des jugements de la communauté soudée de ses parents. 

Mais elle découvre bientôt que son diplôme en économie de Princeton ne suffit pas à la débarrasser de la dette de sa carte de crédit et d’un petit ami toxique… Lorsqu’une rencontre fortuite avec un vieil ami lui offre une nouvelle opportunité, elle est déterminée à entrer dans ce monde étincelant de privilèges, de pouvoir et de richesse, mais à quel prix ?

Ma note

5/5

Enorme coup de cœur !

Me revoici à faire l’exercice très difficile de la rédaction d’une chronique coup de cœur. On aimerait pouvoir hurler « LISEZ-LE » et s’arrêter là. Mais il est certainement d’autant plus important d’expliquer le pourquoi du comment. Déjà, j’avais très peur de me lancer dans cette lecture, alors qu’elle me faisait tant envie à la fois. Il faut se dire que c’est un pavé de 824 pages en grand format chez Charleston. Une sacrée brique ! 

Mais Cecilia du blog Chérie Blossom m’a vraiment encouragée avec l’argument ultime. Je cite « je l’ai dévoré en 2 jours ». Bon, plus de 400 pages par jour, c’est que c’est une pépite. Et je le confirme ! Il m’a fallut un peu moins d’une semaine alors que je travaillais pour dévorer ce roman incroyable ! Déjà, ça en dit long sur la qualité d’écriture, qui nous immerge dans le récit, et sur le dynamisme qui en découle. Pourtant, cette tranche de vie des années 90 ne semble pas l’être de prime abord. 

"Ce n'est pas que vous ne comprenez pas, c'est que ça ne vous convient pas. [...] Les femmes ne peuvent pas se permettre de regarder leur monde s'effondrer sous leurs pieds en disant qu'elles ne comprennent pas."

L'ego, maître de la société

La famille Han, c’est une plongée immédiate dans la vie de Casey et des femmes de son cercle. Dés le premier chapitre, j’ai été scotchée. On sent vraiment les espoirs des parents projetés sur les enfants, fortement liés à l’égo. La place dans la société est si importante pour eux, comme si la réussite de leurs enfants aux yeux des autres membres de la communauté justifieraient leurs réussites. 

De nombreuses problématiques, très réalistes ici, découlent de l’orgueil, sur tous les plans de la vie. J’ai aussi trouvé que l’emprise était justement décrite, des personnages les uns sur les autres, selon les situations. J’ai surligné tant de citations que je vais devoir les publier sur Babelio, parce que je ne peux tout simplement pas toutes vous les mettre. Mais La famille Han a tant résonné en moi !

Les USA, pays de tous les (achats) possibles

L’analyse de la société américaine à travers le prisme d’une coréenne new-yorkaise était en tous cas des plus intéressantes. Entre l’adaptation de sa famille dans ce microcosme, couplé au clivage culturel, et à la société de surconsommation ultra-tentante lorsqu’on a toujours du vivre plutôt chichement, la description de ces vies était si prenante. Comment peut-on vivre en profitant, tout en survivant au quotidien ? Casey incarne parfaitement cette culpabilité de céder à la surconsommation tout en ne sachant pas gérer la frustration générée si on y arrive. Et évidemment, la jalousie que cela génère envers ceux qui n’ont pas à réfléchir. Ce décalage. 

J’aime beaucoup le titre en VO d’ailleurs « Free food for millionaires », qu’on pourrait traduire en « Repas gratuits pour millionnaires ». Il décrit parfaitement ce rapport à l’argent de la jeune femme, mais aussi de tous ceux qui gravitent autour d’elle et l’impact que cela a sur leurs vies. La famille Han comporte tant de personnages clés au récit que je ne peux pas tous les mentionner alors que je voudrais presque écrire un article sur chacun d’entre eux. 

Sachez, en tous cas, que la forte analyse des émotions que nous offre ici l’autrice, déployée au spectre entier de la société, m’a complètement scotché. Tout à coup, ma lecture était terminé, mais je n’en avais pas terminé avec elle. J’en voulais toujours plus ! Je serai si heureuse si une série en était faite, à l’image de Pachinko qui est toujours dans ma PAL. Bref, une histoire incroyablement prenante et une analyse profonde de la société américaine, probablement toujours d’actualité. 

2 commentaires

  1. Franchement tu me donnes vraiment envie de découvrir cette auteure et son analyse. Pachinko a rejoint ma PAL récemment en audio livre. J’ai hâte XD

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