La vallée des oranges de Béatrice Courtot

Résumé

Marseille, 2016
En démontant le faux plafond d’un hôtel en travaux, un ouvrier tombe sur une boîte en fer rouillée contenant les souvenirs d’une vieille dame. Magdalena. Mais que se cache-t-il derrière cette photo de mariage ?
Son arrière-petite-fille, tenancière du Café de l’Ensaïmada, une institution culinaire à Paris, décide alors de partir à la recherche de ses origines majorquines qu’elle ignorait jusqu’alors. Elle quitte son quotidien épuisant pour la douceur et le farniente méditerranéens. Dès son arrivée sur l’île, Anaïs va réveiller des secrets de famille cachés depuis des générations. Mais la tâche ne s’avère pas si facile. Miquel, le nouveau propriétaire de
l’orangeraie qui appartenait à son aïeule, ne se montre pas du tout coopérant.

Majorque, 1935
Magdalena, jeune pâtissière, confectionne chaque jour des ensaïmadas, ces brioches majorquines entortillées et saupoudrées de sucre glace. Très vite, la guerre civile espagnole frappe aux portes de son village qui devient le théâtre d’affrontements sanglants et de drames familiaux. Au péril de sa vie, Magdalena s’engage alors dans la résistance, avant de devoir s’enfuir vers la France.

Entre Majorque et Marseille, deux destins de femmes bousculées par la Guerre d’Espagne et un secret de famille, mais unies par une même passion : la pâtisserie.

Ma note

4.5/5

Court et efficace

J’étais vraiment très curieuse de découvrir La vallée des oranges, plutôt court pour un Charleston d’ailleurs. En effet, j’avais lu de nombreuses chroniques élogieuses des lectrices Charleston de 2018 sur le Prix du livre romantique de cette année-là. Elles disaient avoir pu partir ainsi dans le Majorque pittoresque et d’antan. Cela m’a vraiment intrigué, puisque j’ai moi-même déjà été à Majorque deux fois, et j’étais revenue un peu décue. S’il y a une chose dont j’ai à présent la certitude, grâce à ce roman, c’est que cette île a 1000 facettes, et que j’étais sans aucun doute au mauvais endroit.

Il faut dire que ce roman m’a effectivement donné envie d’y retourner, plus particulièrement d’aller à la découverte de Soller, de goûter à la cuisine locale, et de m’intéresser à l’Histoire de l’île. Je suis malheureusement complètement passée à coté lors de mes visites, si on fait abstraction de la cathédrale de Palma, et de la capitale de manière générale. J’ai aimé en apprendre plus à travers la vie de Magdalena.

" - Chez nous, on dit que la vie est comme la mer. Elle Avance, se retire, elle Avance de nouveau vers la grève. Il faut respecter le rythme des marée pour ne pas se noyer."

Des personnages attachants

Il est toujours important pour moi de m’attacher aux personnages dans ce type de romans à deux voix. Dans le présent, j’ai beaucoup apprécié Anaïs, qui est une jeune femme pleine d’entrain et pourtant douce. A la fois courageuse et toute en retenue, elle transforme ces caractéristiques en vraies qualités. J’ai beaucoup aimé l’art de faconner des caractères à ses personnages qu’à l’autrice. Il en va de même pour Magdalena, qui a vécu de nombreuses difficultés, et qui pourtant nous semble fragile et forte à la fois. Il en va de même pour les personnages secondaires, comme Miquel, qui est le seul a être vraiment travaillé, ce qui est un peu dommage. Mais j’étais vraiment curieuse du destin de ces deux femmes, liées par le sang mais aussi par l’amour des patisseries majorquines.

Passation de mémoires

Ce que j’ai tout particulièrement apprécié était le cadre. Je ressentais vraiment la chaleur sur ma peau, le vent salé, ou encore l’odeur des oranges. J’ai trouvé l’ambiance vraiment bien mise en place, et j’avais très envie de participer à une de ces fêtes le soir, à boire de la Sangria et me sentir un peu pompette. On est vraiment embarqué dans l’histoire, à la recherche des origines d’Anaïs. D’ailleurs, j’ai trouvé interessant que la jeune femme connaisse son arrière-grand-mère, et que ce ne soit pas une histoire d’une enfant adoptée, ou dont un des parents ou grand-parents aurait disparu. Cela change de la trame classique. Et la question est légitime ! 

Au final, que savons-nous de nos ancêtres disparus, de ceux qui ne sont plus là pour nous raconter ? J’ai eu la chance d’avoir une mamie très bavarde qui me racontait toute son enfance pour me bercer. Et ma mamama, mon arrière-grand-mère, a même écrit ses mémoires ! Mais les autres ? En réalité, je ne connais rien de leurs parcours de vies, et c’est bien dommage. Cela me rappelle que chacun a son jardin secret, et que tous ne veulent peut-être pas non plus le partager avec des tiers.

La vallée des oranges est un roman frais et touchant. Nous accompagnons deux belles personnalités à travers le temps sur l’île de Majorque, au départ de Paris, en passant par Marseille. J’ai beaucoup apprécié le cadre, même si j’aurai bien aimé encore un peu plus de profondeur. Un air de vacances au goût d’orange, en tous cas !

Cette chronique de La Vallée des oranges a initialement été publiée sur mon ancien blog

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