Chère Ijeawele de Chimamanda Ngozie Adichie

Résumé

À une amie qui lui demande quelques conseils pour élever selon les règles de l’art du féminisme la petite fille qu’elle vient de mettre au monde, Chimamanda Ngozi Adichie répond sous la forme d’une missive enjouée, non dénuée d’ironie, qui prend vite la tournure d’un manifeste. L’écrivain nigériane examine les situations concrètes qui se présentent aux parents d’une petite fille et explique comment déjouer les pièges que nous tend le sexisme, à travers des exemples tirés de sa propre expérience. Cette lettre manifeste s’adresse à tous : aux hommes comme aux femmes, aux parents en devenir, à l’enfant qui subsiste en nous et qui s’interroge sur l’éducation qu’il a reçue. Chacun y trouvera les clés d’une ligne de conduite féministe, qui consiste à croire en la pleine égalité des sexes et à l’encourager.

Ma note

5/5

Indispensable

J’ai déjà découvert la plume de l’autrice à travers son essai Nous sommes tous des féministes. C’est un discours court et efficace, qui pousse à remettre en question nos habitudes. Dans Chère Ijeawele, c’est sous forme de lettre qu’elle s’adresse à l’une de ses amies. Celle-ci lui demande comment donner une éducation féministe à sa fille. Et c’est vraiment édifiant ! Cette lettre est incroyable. Elle est forte, puissante même, et je passais mon temps à en lire des extraits à mon chéri, en mode « Mais c’est si vrai ! ». Au delà d’un coup de cœur, cela rend cette lecture surtout nécessaire. 

"Apprends-lui à questionner les mots. Les mots sont le réceptacle de nos préjugés, de nos croyances et de nos présupposés. Mais pour lui enseigner cela, tu devras toi-même questionner ton propre langage."

Un impact fort

Voilà la puissance des mots de Chimamanda Ngozie Adichie. Elle va droit au but. Ne prend pas de détours. Et souligne ses propos par des exemples dans lesquels on peut se reconnaître, pour la plupart. Bien sûr, il ne faut pas oublier qu’elle s’adresse à une amie nigériane. Nous en apprenons donc aussi sur leur culture, et leurs traditions, qui sont différentes des nôtres. Lorsqu’elle parle des mots dont nous usons au quotidien, j’ai été particulièrement frappée. Sur cette façon que nous avons d’appeler nos petites filles « Princesse », parce que c’est mignon. Cela sous entend surtout qu’elle doit attendre le prince charmant. Qu’elle va se marier et sera alors accomplie. Et seulement à ce moment là, après des années de recherche, de belles tenues, de bienséance…

Déconstruire les idées reçues.

Cette lettre nous permet de nous remettre en question. De nous rendre compte de ce que l’on attend de la vie, et ce qui a été façonné par la société. Par exemple, c’est mon petit ami qui m’a demandé en mariage. Je le voulais comme cela, parce qu’on me l’avait inculqué, longuement, que c’est comme ça que se passe ce moment romantique. De toute façon, je n’avais pas assez confiance en moi, j’avais trop peur qu’il dise non, ou de paraître trop entreprenante, de lui forcer la main… C’est drôle que cela ait été mon cas, mais pas le sien. Par ce genre d’argumentation, l’autrice nous démontre que le féminisme nous touche tous et toutes. Et que nous devrions nous battre pour une égalité des genres dans tous les domaines, et surtout dans les idées reçues.

Cet essai doit être lu par tous, et peut-être même déjà être proposé au programme scolaire, à un âge assez jeune. celui où les adolescent.e.s ne sont pas encore façonnés par les présupposés de nos sociétés patriarcales. Puissante, efficace, la plume de Chimamanda Ngozie Adichie touche et permet de se remettre en question. Indispensable !

Cette chronique de Chère Ijeawele a initialement été publiée sur mon ancien blog.

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