La jurée sur les toits de Lisbonne

Résumé

Anna Zeller a été tirée au sort pour devenir jurée aux assises. Une expérience aussi vertigineuse qu’inédite.
Appelée à juger un couple au casier vierge dans un procès pour empoisonnement et meurtre, la jeune femme va voir resurgir son passé. Un passé qui la transporte vingt ans plus tôt, sur une aire de jeux en Bretagne. Le jour où Anna Boulanger est devenue Anna Zeller.
Les jurés ont une semaine pour décider du destin des accusés et s’emparer de leur troublante histoire. C’est aussi le temps qu’il faudra pour que bascule la vie d’Anna.

Ma note

4.5/5

Un roman intelligent

Je découvre La jurée dans le cadre du Prix Harper Collins Poche. Avec déjà quelques pépites au compteur, j’étais très curieuse. De plus, ce roman a été publié en grand format dans la collection Traversée qui est toujours incroyable. Et je n’ai pas été déçue ! Des les premières pages, j’ai trouvé l’accusé profondément humain. Avec ses imperfections, avec ses bribes de vie. Le processus d’écriture n’y est pas étranger, puisque la jurée, Anna, se compare à lui et compare son propre parcours. A quel moment est-ce que l’on peut dégénérer ? Si tant est qu’il soit coupable. Rappelons-le : il est présumé innocent ! En un claquement de doigts, on en apprend autant sur lui, Frédéric Gagneron, que sur elle, Anna Zeller, avec beaucoup d’aisance. 

"J'ai tant détesté ma mère de nous priver de nos repères, de notre père, que je n'ai pas entendu sa propre douleur. C'est le privilège des enfants. Ignorer la peine de ceux qui les élèvent. Ne leur accorder qu'une attention limitée."

Humainement puissant

Ce qui rend le tout plus intéressant encore, c’est que Frédéric Gagneron n’est pas le seul accusé. Son ex-compagne, Lucile Moulin, doit également comparaitre. La jurée a donc deux personnes face à elle. Et cela démontre d’autant plus à quel point l’être humain est complexe et multifacette. Dans les affaires d’homicides, peut-être, encore plus. Personne n’est lisse ou parfait. Nous avons tous notre parcours. Et surtout, au tribunal, on se rend compte qu’on est loin du mythe du monstre sur lequel on tourne des séries Netflix qui fonctionnent. Sur moi la première, d’ailleurs ! Ainsi, La jurée met en avant le côté déshumanisant d’un procès de ce type, où toute la vie de l’accusé est épluchée au cm². Dans ce cas : présumé innocent… ou présumé coupable ? J’ai vraiment trouvé intéressante la complexité de l’affaire que doit jugée la jurée. 

et plus complexe qu'il n'y parait

Mais la jurée a un nom. Anna Zeller. Et un passé. Une histoire. Comme nous tous, non ? Il y a des vies plus simples que d’autres, mais toutes sont néanmoins complexes. Personnelles. Intimes, aussi. Celle d’Anna ne fait pas exception, elle m’a rendu profondément curieuse. J’avais autant envie d’éplucher son passé que celui de Frédéric, de Lucile et de Gilberte, la victime. La vie nous amène parfois sur des chemins tortueux qui toutefois débloquent des choses par rapport à notre vécu. Comme si elle attendait que l’on soit vraiment prête, armée pour y faire face. Toutes ces réflexions sur l’humain, dans les deux parties du roman, en équilibre, m’ont captivé. 

Et puis, Anna est née le même jour que moi, cela crée forcément une forme de connivence non ? D’autant plus qu’elle m’a appris que j’étais amenée à être appelée pour juger au tribunal. La jurée, ça pourrait être moi. Cela pourrait être vous. Alors, humainement, c’était une lecture des plus enrichissantes. 

Le Prix Harper Collins Poche 2024

4 commentaires

  1. Alors lui je le note direct ! Je suis vraiment très curieuse, le sujet m’intrigue et j’ai toujours eu envie d’être jurée, même si ça doit pas être facile !

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