Le monde que l'on porte Alia Cardyn
Résumé
Dans la famille de Rose, les femmes règnent. Ce clan joyeux possède sa légende et ses traditions. De mère en fille, elles sont accoucheuses. Le destin de Rose paraît tracé. Jusqu’à ce drame qui va la bouleverser. A quelques kilomètres de là, Ella se retrouve soudain allongée sur le sol devant ses élèves.
Les jours passent et l’institutrice s’évanouit encore. Alors qu’elle tente d’élucider ce mystère, ses chutes répétées la poussent à faire ce qu’elle n’aurait jamais imaginé. Deux femmes, deux voix, deux facettes d’une même histoire. Celle qui commence quand tout semble perdu. Alia Cardyn offre un récit lumineux sur la quête de soi et la poursuite d’un rêve. Parce que rien n’est plus puissant qu’une génération de gens heureux.
Une autrice incontournable pour moi
J’ai eu la chance de découvrir Alia Cardyn lors de mon année de Lectrice Charleston en 2017. Depuis, j’essaye de suivre ses parutions régulièrement. Le monde que l’on porte est paru l’an dernier, et je suis à présent à jour dans ses romans contemporains grâce à ma lecture de ce roman acheté au Salon du Livre de Bruxelles l’an passé. Ce que j’aime le plus chez cette autrice, c’est qu’elle sait toujours me faire réagir dans ses histoires. Et dès le premier chapitre, ça n’a pas loupé ici !
Les émotions étaient déjà au rendez-vous, et surtout la surprise. Je ne m’attendais pas du tout à une ouverture de ce genre. Pas tant dans les faits, ils sont expliqués dans le résumé, mais dans la forme. Dans les pensées d’Ella qu’elle partage avec nous. Atypiques, un peu déstabilisantes aussi. Le roman commence donc sur les chapeaux de roues et rend curieux dès les premières lignes. La saison est, elle, décrite dès le deuxième chapitre : « l’étendue verte parsemée de feuilles orange ». C’est pourquoi j’ai choisi de le lire à l’automne ! Alors, encore une réussite de mon côté pour Alia Cardyn avec Le monde que l’on porte ?
« J’attends que la nausée se dissipe. Elle laisse place à la surprise. Celle d’avoir laissé cet événement important sur le côté, d’avoir avancé comme s’il n’avait pas fait partie de moi. Et de découvrir aujourd’hui qu’il domine tout, depuis toujours. »
Un roman surprise
C’est drôle, la force de l’affection que l’on a pour une autrice. Ce roman nous parle d’accouchements. Après tout, la famille de Rose est une famille d’accoucheuses, en lien avec la nature. Autant vous dire que ce n’est absolument pas ma tasse de thé et jamais je n’aurai choisi un roman avec ce sujet. Sauf que lorsque j’aime une autrice, je ne lis plus les résumés au bout d’un moment. Donc je n’en savais rien. L’accouchement est un acte naturel que je trouve incroyable mais, pour tout vous avouer, il m’angoisse profondément et même que ça me retourne l’estomac d’imaginer ce qui se passe dans le corps lorsqu’une femme porte un enfant. Alors lire un roman qui parle précisément de ça était un défi pour moi finalement. Mais un défi réussi puisque la beauté de la plume d’Alia porte ce récit et partage avec nous la beauté des gestes effectués par les sages-femmes.
Remise en question et citoyenneté
En parallèle il y a Ella, qui se redécouvre grâce a ses élèves. La curiosité indisciplinée de l’une fait le bonheur des autres qui ont tout à coup une maîtresse prête à se remettre en question. Qui leur offre un temps de parole. Il n’y a qu’une question qui m’a surprise : pourquoi apprend-on aux enfants à lire à l’école, et non à choisir ? Mon instinct a été immédiat : parce que c’est le rôle des parents d’éduquer et celui des enseignants d’enseigner. Je conçois évidemment que tous les enfants n’ont pas cette chance et que d’aller dans une école démocratique reste réservé à une élite d’enfants de parents potentiellement déconstruits. Et cela m’a surtout obligé à réfléchir de manière non-binaire. Pourquoi ne pas leur offrir les deux ?
Au-delà de cette réflexion sur le rôle de l’école, je me suis vraiment focalisée sur cette maîtresse qui découvre comment rendre l’apprentissage en tous cas plus agréable pour tous et qui elle aussi apprend des enfants. La remise en question est une qualité à nourrir toute sa vie. Et la citoyenneté dès le plus jeune âge. Enfin, ce roman se lit après Archie, par contre. Si on ne veut pas se spoiler ce premier roman. Il aurait été judicieux de le préciser sur le livre ou dans le résumé mais comme souvent, ce n’est pas le cas. En tous cas, j’ai passé un doux moment de lecture avec Ella et Rose !
Les autres romans d'Alia Cardyn
Mes avis sur les autres romans d’Alia Cardyn :
- Archie
- L’envol
- Le choix d’une vie
- Le monde que l’on porte
- Mademoiselle Papillon – à transférer
- Une vie à t’attendre