La vallée du diable

Résumé

Nouvelle-Calédonie, 1925. Loin de leur Savoie, qu’ils ont fuie aux lendemains de la guerre, Blanca, Florentin, Pauline et Arpin ont fini par s’établir aux Antipodes. Mais cette nouvelle vie dans les colonies ne satisfait pas leur rêve de justice sociale et de liberté. Et, alors que l’air se fait de plus en plus irrespirable, l’heure des règlements de compte est venue.

Ma note

4/5

Un hiver sous les tropiques

Lorsque j’ai terminé Le sentier des reines, le premier tome de la duologie, je ne savais pas qu’il existait une suite. Alors, en débutant La vallée du diable, je m’attendais à ce qu’il se passe, lui aussi, en hiver. C’est le cas… à l’autre bout du monde ! Dans l’hémisphère sud, et il y fait chaud. Quelques pages rappelleront néanmoins la Savoie, sans compter la couverture, qui justifient mon choix de garder La vallée du diable en cette saison. Nous y retrouvons Pauline, Blanca, Florentin et Félix, cinq ans après l’histoire du Sentier des Reines.

"Les hommes sont fous. Comment peuvent-ils encore avoir soif de guerre ? Ça a été si terrible..."

Toujours féministe

Alors qu’Anthony Pastor nous proposait un récit résolument féminin et féministe avec Le sentier des reines, il s’attaque au colonialisme dans La vallée du diable. J’ai été très surprise. La place de la femme y est pourtant toujours assez centrale. En effet, comme en Europe, les femmes n’ont rien à dire en Nouvelle-Calédonie. Encore moins lorsqu’elles œuvrent pour les droits de l’Homme… indigène. Considérées comme des pondeuses, elles justifient la colère des hommes, en général, persuadés d’en être les maîtres légitimes. Epouses, maitresses, veuves, filles, elles se frayent tant bien que mal un chemin de vie en accord avec leurs valeurs, tout en craignant le monde qui les entoure. C’est une description si juste de leurs conditions de vie. 

Dénonciation du colonialisme

Cela dit, la thématique principale reste le colonialisme. Loin de la Savoie, les personnages ont échoués en Nouvelle-Calédonie, colonie française au moment du récit. Situé entre les deux grandes guerres, l’auteur nous permet de voir les conditions de vie qui y règnent. Entre les blancs et les colons, les strates sociales sont bien définies et gare à celui qui cherche à casser les codes. Le danger rode, et la colère des Kanaks, le peuple autochtone, vibre entre les pages. J’ai trouvé ce récit très instructif, ne sachant rien de l’histoire de ce peuple, victime de la soif de pouvoir et d’or des européens. Alors, même si la duologie n’est pas un coup de cœur, je la recommande tout de même sans hésiter. Et de mon côté, je vais fouiller la bibliographie d’Anthony Pastor pour découvrir ses autres titres susceptibles de m’intéresser.

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