Les indomptables Dawn O'Porter

Résumé

Trois femmes, trois choix : un monde de jugement. Tara, Cam et Stella ne se connaissent pas. Pourtant, dans notre société qui définit des attentes précises pour les femmes, des liens invisibles se créent. L’ambitieuse Tara veut briser le plafond de verre dans un milieu professionnel dominé par les hommes ; la blogueuse féministe Cam assume complètement son choix de ne pas vouloir d’enfants ; la délicate Stella doit choisir entre avoir des enfants ou continuer à vivre. Quand un événement extraordinaire projette Tara à la une des journaux à scandale, leurs trois mondes se heurtent. Au fil des pages, elles apprennent à trouver leur propre voix. Parce qu’il est parfois important de ne pas suivre le troupeau…

Un écart de conduite jugé par le monde entier

Quelle lecture ! En voilà une découverte qui m’a beaucoup plu grâce à ses nombreuses thématiques portées par 3 voix. Tout d’abord, nous avons Tara, une maman célibataire documentariste qui va avoir un écart de conduite jugé par le monde entier. Enfin, un écart de conduite… d’après Internet. Parce qu’une femme qui ressent du désir et qui ne se justifie pas, c’est si terrible dans notre société. Je ne vais pas mentir, son acte me semblait bien stupide, mais en même temps, tout le monde fait des erreurs, surtout lorsqu’on se croit seul. Mère célibataire jugée par les tabloïds pour ses choix, qui évolue dans un monde professionnel sexiste malgré toutes ses compétences, elle avait déjà assez de sujets pour rendre Les indomptables intéressant.

"Une fille ? Mère célibataire ? Waouh. La presse va se déchaîner. Cam se demande en quoi son blog devrait être différent si elle avait des enfants. Devrait-elle arrêter d’écrire sur le sexe, parce que ça paraîtrait déplacé ?"

Le jugement des nullipares

Mais on rencontre aussi Cam, blogueuse lifestyle féministe qui aime vivre sa sexualité avec un homme plus jeune et qui ne veut pas d’enfants. Surtout, elle n’hésite absolument pas à parler de ces deux sujets, et sur le web, c’est difficile à avaler. Enfin, après une dizaine d’années à faire le job, elle est largement suivie et médiatisée. Elle a trouvé sa voix et son public. Mais nous vivons dans une société où accepter qu’une femme ne se définisse pas par son statut de mère, ou de bonne mère d’ailleurs, est difficile. La question qui revient toujours : Pourquoi ne veut-elle pas d’enfants ? Et si, en fait, ça ne regardait simplement personne d’autre qu’elle ? 

De manière générale, ce que soulève le personnage de Cam rejoint la thématique de Tara : une femme doit se justifier de tout ce qu’elle fait ou désir. Je me suis beaucoup reconnue dans Cam, et son histoire a énormément raisonné en moi sur la question du choix, et du jugement du choix. Je ne veux pas d’enfants, point numéro 1. Mais, et si un jour je change d’avis ? On me l’aura bien dit…. et on me regardera d’un air condescendant. Et si effectivement je n’en ai jamais, on pensera que je suis soit égoïste, soit carriériste, mais dans tous les cas, j’aurai raté ma vie. Merci société.

Et le thème qui nous pousse dans nos retranchements

Et enfin, le personnage à contre-courant dans Les indomptables, c’est Stella. L’effet recherché, c’est qu’on a un peu de mal avec elle. Durant tout le roman on nous parle de jugement des femmes, mais on nous pousse bien dans nos retranchements, parce qu’il est si difficile d’être indulgente avec elle. Et pourtant, je souffrais pour cette jeune femme potentiellement malade. Elle est malheureuse dans son couple, et est face, elle aussi, à un choix super difficile. Et si on vous disait que si vous ne faisiez pas un bébé dans l’année, vous ne pourriez plus jamais en avoir ? On parle d’une pression de dingue là. Une pression qui pousse à craquer… et à juger.

Toutes les thématiques dans Les Indomptables sont sans conteste féministes, mais ce roman est surtout un univers qui aborde la problématique de la maternité sous toutes ses coutures. Je ne vais pas l’oublier de si tôt, tant il m’a marqué. Pour moi, c’était une très bonne lecture ! Merci aux éditions Charleston.

Cette chronique a initialement été postée sur mon ancien blog.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *