Courage rions Sophie de Villenoisy

Résumé

Jean, cinquante-six ans et dessinateur de BD has been, est déprimé.
Pour lui remonter le moral, sa femme lui o­ffre un stage de rigologie.
Mais que croit Françoise ? Que le rire se trouve dans une pochette-surprise ou sur commande, dans un stage ?
Et pourquoi pas à l’hôpital pendant qu’on y est ?
Pourquoi pas, en eff­et ?

Ma note

4.5/5

Faire rire quand rien n'est drôle

Le monde l’édition a aussi droit à ses modes, et il n’est pas aisé de suivre le rythme qu’on nous impose lorsqu’on cherche à rester intègre. Alors forcément, pour Jean, difficile de se réinventer, en tant que dessinateur de BD. Il est vrai que certains styles de BD peuvent paraître has-been face aux romans graphiques et aux mangas, très la mode, eux. Le job de Jean est de faire rire à travers le dessin, mais comme il n’y a plus grand chose qui le fait marrer, au quotidien, il ne sait pas trop quoi raconter. Et communiquer avec sa femme n’est pas non plus vraiment dans ses cordes. Tout comme elle ne sait plus comment l’atteindre. Bref, c’est une belle crise de la cinquantaine que nous dépeint Sophie de Villenoisy pour introduire ses personnages !

« Et toi, tu me connais tellement par cœur, je suis comme un meuble, un vieux bahut, je prends la poussière et trop de place. »

Un va bien rigoler quand même !

Je dois dire qu’au début, j’ai eu un peu de mal avec Jean. En même temps, je pourrais être sa fille, et j’ai trouvé sa lassitude… encombrante. C’est horrible à dire ! Mais je comprenais sa femme qui, de manière bien maladroite, a envie qu’il aille mieux tout en lui faisant passer un message assez claire : qu’il se sorte les doigts des fesses ! Bon gré mal gré, il va à ce stage de rigologie qu’elle lui a offert. Et ce sont des personnages hauts en couleurs qu’on nous introduit, tous plus caricaturaux les uns que les autres,. Mais ça m’a bien fait rire. Et puis, au fil des pages arrive Arsène, et le roman prend une autre dimension.

Et puis de la douceur

Arsène, c’est la corde sensible, sans tomber dans le pathos du tout. C’est un gamin plein de vie, qui doit pourtant craindre la mort. Et l’autrice arrive a parfaitement doser le mélange tendresse et humour, ce qui est plus que touchant. J’ai aimé l’équilibre qu’elle met en place, et surtout, j’ai aimé qu’Arsène soit la solution sans l’être vraiment. Difficile à expliquer sans spoiler, en réalité, mais elle fait prendre un chemin à Jean qui est plus que pertinent, et qui permet de conclure toute cette histoire avec un sourire aux lèvres.

De la tendresse, de l’humour et beaucoup d’humanité, c’est ce que nous propose Sophie de Villenoisy dans son dernier roman feel-good Courage, rions. J’aime toujours autant sa plume et ses petites réflexions sur la vie.

Cette chronique de Courage rions a initialement été postée sur mon ancien blog.

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