Chiara Emma Mars

Résumé

Dans les ruelles chatoyantes et décadentes de Venise, Chiara rêve à une autre vie. À la mort de sa mère, victime de la peste, elle est recueillie par une communauté de prostituées alors qu’elle n’est qu’une petite fille. Treize ans plus tard, elle vit elle aussi du commerce de ses charmes. Belle, brillante et déterminée, Chiara économise dans l’espoir de se construire un avenir plus radieux. Mais la découverte de l’identité de son père va bouleverser ses plans et lui offrir ce qu’elle n’aurait jamais imaginé : le pouvoir. Plus sulfureuse que jamais, la Cité des doges devient le décor rêvé de sa quête d’amour et de liberté.

Ma note

4/5

La belle Venise du XIVème

De manière générale, j’ai été happée très rapidement par ce roman et cette histoire. Dés le premier chapitre, mon cœur a fondu pour Chiara. Je m’attendais à rentrer rapidement dans le vif de l’intrigue avec son père, qui est annoncée. Et pourtant, ce que dit le résumé arrive très tardivement dans le roman. Heureusement que je ne l’avais pas lu avant d’écrire ma chronique d’ailleurs. L’identité de son père est assez prévisible. Mais Emma Mars prend son temps pour mettre en place le cadre, et c’est très bien ainsi. En plus de Chiara, cela m’a laissé le temps de m’attacher aux autres prostituées du Rialto. Je m’imaginais vraiment le Venise du XIVème siècle, avec les habits d’époques, l’odeur, la saleté… Je n’ai jamais été dans cette ville, mais j’en ai encore plus envie à présent, tant elle a un aspect fictif dans mon esprit.

« Ainsi allait Venise, et au-delà le monde : le lit conjugal perpétuait les lignées; mais il n’y avait que dans leurs bras à elles qu’un homme pouvait connaître les délices véritables de l’amour. »

Une narration prenante

Cette histoire prend racine dans le quartier où la prostitution est reine. Et elle démontre bien à quel point les hommes de pouvoir à l’époque semblaient être malhonnêtes. Prêts à se faire de l’argent sur le dos des autres. A travers le destin de Chiara, la plus belle prostituée du quartier de San Matteo, on découvre combien les services de ces femmes étaient convoités. Désirés en secret, mais dégoûtés en apparences. Cette hypocrisie ambiante, dont souffre la jeune femme, est vraiment bien décrite. Justement parce que le roman ne propose pas qu’un seul point de vue, bien que celui de Chiara soit prédominant. On découvre au fur et à mesure les combines des protagonistes, et parfois avant les personnages principaux qui sont Chiara et Nicola. En observant la matrone Lucia, ou le Doge, on connait les intrigues avant eux. Que de suspens !

Un récit immersif

L’auteur, car oui, c’est un homme, n’hésite pas à nous livrer les aspects sombres liés au métier. Une part est romance, oui, mais l’autre est la réalité d’une prostituée d’un quartier malfamé. Etant donné que Chiara compte s’enfuir, elle s’expose aux risques que cela implique. Et ils sont douloureux, pour elle, comme pour ses amis. Mars n’entoure pas de délicatesses l’environnement sordide dans lequel vit la jeune femme, et j’ai trouvé cela nécessaire et très bien mené. Je trouve que rien que ce premier roman ferait déjà une série TV géniale. Ce premier tome de Castelletto est passionnant et vif. Il nous embarque à Venise, nous transporte au XIVème siècle, et même après avoir tourné la dernière page, ne nous lâche plus. Justement, j’étais tellement accro que je me suis tout de suite lancée dans la suite.

Cette chronique a initialement été publiée  sur mon ancien blog.

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