Le cahier à fleurs Galendon Nicaise

Résumé

Paris, 1983. Le concert d’un jeune violoniste turc est interrompu par le malaise d’un spectateur. Alors que les secours sont attendus, le vieillard prononce quelques mots qui attirent vivement l’attention du musicien. Dès le lendemain, il se rend au chevet de Dikran Sarian, septuagénaire arménien. Le vieil homme se lance alors dans un long récit : celui du premier génocide du 20e siècle, le génocide arménien.
Anatolie, 1915. Dikran a neuf ans. Sur ordre d’Istanbul, les Arméniens doivent être éradiqués. Partout, l’armée ottomane rassemble les hommes et les supprime sommairement. Femmes, vieillards et enfants sont évacués et contraints à une longue marche vers la mort.
Le jeune musicien écoute avec intérêt le récit de Dikran… Et cette histoire va provoquer un véritable bouleversement dans ses croyances et ses convictions.

Ma note

4.5/5

Une leçon d'histoire

Nous sommes au printemps, alors, j’ai eu envie de choisir une BD dont le titre contient le mot fleur. Le cahier à fleurs, cela me semblait plus qu’adéquat ! Ni une, ni deux, les yeux fermés, j’y suis allée. J’ai tout de même lu le résumé, je m’attendais donc à une histoire touchante, évidemment. Mais pas à une leçon aussi complète. Rien que dans les dix premières lignes, j’en ai énormément appris sur le génocide arménien. Grâce au cahier des faits, au début de la BD, j’ai pris conscience de l’ampleur de ce massacre. C’est absolument honteux à quel point la première guerre mondiale à servi de prétexte. 

"Je voudrais simplement que notre histoire ne sombre pas dans l'oubli..."

Le sujet de la propagande

A l’image d’un génocide, Le cahier à fleurs est donc assez violent. Notamment en terme d’images, évidemment. Ici, je peux me permettre de mettre des trigger warning pour viols et meurtres. La conversation entre le musicien et le vieil homme permet aussi d’aborder la propagande négationniste. Du refus des oppresseurs ou des personnes éduquées par la propagande d’entendre le récit des opprimés. Cela me surprend à chaque fois de constater à quel point ces discours sont encore propagés… 

Un récit magnifique

Je dois dire que j’étais bien contente de lire l’intégrale. En effet, de base, le récit se divise en 2 tomes. Mais je ne comprends pas toujours ce besoin. Il doit y avoir des raisons éditoriales, mais la fin du premier est très abrupte. Dans un récit déjà éprouvant à découvrir, quoi que nécessaire. Je conseille donc vivement de ce tourner vers le regroupement des deux albums. Surtout que le récit est autrement rondement mené, et la chute… inattendue ! Peut-être que la couverture ne paye pas de mine, mais c’est vraiment un récit magnifique. Il est dur, oui, mais aussi profondément touchant. Que ce soit au travers des faits, des statistiques ou par le biais de la fiction ensuite, Le cahier à fleurs m’a vraiment ébranlé. Je recommande. 

J’ai emprunté cette BD à la médiathèque. Peut-être est-elle également disponible dans la votre ? 

2 commentaires

  1. Je ne me souviens pas des détails mais cette BD m’avait comme toi éprouvée… Il faudrait que je la relise mais je trouve important d’évoquer le génocide arménien, fait historique trop passé sous silence.

    1. C’est exactement ça. Et je trouve qu’elle parle vraiment bien de la colère qu’on peut ressentir en tant que personne concernée face à un négationniste aussi.

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