Promis juré au château de Monceau-sur-Sambre

Résumé

« Jurés d’assises. » La convocation est arrivée par courrier, un jour comme un autre, chez Norma, Dylan et Martine. Trois mots qui ont le pouvoir de faire basculer une vie dans l’inconnu…
Avec sa carrière d’architecte d’intérieur, son mari et ses deux enfants, Norma est l’incarnation même de la réussite sociale, en tout cas en apparence.
À 32 ans, Dylan s’efforce de rendre le monde meilleur, peut-être parce que la vie n’a pas toujours été tendre avec lui. Martine, quant à elle, sillonne les routes en écoutant Johnny Hallyday, pour ne pas rester seule chez elle. Leurs chemins n’auraient jamais dû se croiser. Pourtant, convoqués ensemble dans cette salle de tribunal, ils vont nouer un lien inattendu et unique. Et se faire la promesse de se dire toute la vérité, rien que la vérité. Promis, juré.

De jolies mentions

Troisième roman d’Isabelle que j’ai l’occasion de lire, Promis juré a immédiatement su m’intriguer dés le prologue ! Puis, au fil des chapitres, nous alternons les points de vue entre Norma, Martine et Dylan, trois personnages auxquels je me suis profondément attachée. Norma, par exemple, maintient les apparences en toute circonstances. Mais j’ai apprécié qu’elle en ait tant conscience, qu’elle y travaille et que ce qu’elle aime, elle, est de découvrir ce qui se passe derrière le masque de chacun. Elle s’appelle d’ailleurs Norma Jean. Ce clin d’oeil a Marilyn sera présent avec douceur tout au long du roman. Isabelle aime placer ce genre de détails dans ses romans. Dans C’était un accident, il y a un clin d’œil à Taylor Swift par exemple. Ici, Orelsan a une jolie mention avec son titre La quête, que j’adore. Et elle réussi même à faire de discrètes références à ses romans précédents. 

"On porte tous un sac à dos. Ce qui compte, c'est pas l'extérieur, la qualité de la toile, du cuir, pour la prestance du logo. Tu peux porter un très joli sac à dos. N'empêche que s'il est lourd, ça reste lourd."

Des personnages travaillés

Promis juré m’attend dans ma PAL depuis sa sortie, en mai. Or, il se trouve que j’ai lu La jurée de Claire Jéhanno en avril, et il me tenait à coeur de ne pas mélanger les deux textes, chacun méritant pleinement son moment de gloire. Aucun regret d’avoir attendu ce mois d’août pour savourer pleinement ma lecture ! Le fait d’avoir plusieurs points de vue m’a beaucoup plu, puisque j’aime l’idée qu’on apprenne à en connaitre d’avantage sur plusieurs jurés par leurs propres réflexions, et pas seulement par le regard d’une seule personne. 

Martine, par exemple, est originale sous son air de petite mamie, et elle me faisait énormément rire tout en amenant des réflexions pertinentes. Norma se fond dans la masse avec son air de madame tout le monde classe sup’ alors qu’elle vient de loin. Et Dylan est un nounours adorable qui veut rendre le monde meilleur. Les profils des personnages sont, en tous cas, intéressants et bien construits.

Des réflexions profondes sous une couverture légère

Le roman se découpe en 4 jours, ceux du procès. Ainsi, nous découvrons l’accusée et son crime, par le prisme de nos 3 personnages. Mais ce n’est pas le coeur du roman. C’est plutôt l’élément déclencheur de cette amitié naturelle, mais aussi circonstancielle, et de voir ce que l’acte de Camille, un homicide involontaire, déclenche chez chaque protagoniste. C’est leur fil conducteur, jusqu’à ce qu’une amitié en naisse. C’est un peu un trio Monica, Phoebe et Chandler !  Evidemment, si je place ces noms, vous saurez que je riais comme une bécasse grâce à Dylan. 

Mais surtout, qu’ils étaient super mignons tous les trois et les quitter m’a crevé le coeur. Promis juré nous offre une analyse de la société lorsque quelqu’un décide de briser les schémas. Isabelle sait toujours faire cela en subtilité, tout en proposant un roman agréable. Mais qui permet aussi de se questionner à travers la remise en question des personnages. Bref, c’est un roman plus que réussi ! 

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