Le mari de mon frère de Gengoroh Tagame

Résumé

Yaichi élève seul sa fille. Mais un jour, son quotidien va être perturbé… Perturbé par l’arrivée de Mike Flanagan dans sa vie. Ce Canadien n’est autre que le mari de son frère jumeau… Suite au décès de ce dernier, Mike est venu au Japon, pour réaliser un voyage identitaire dans la patrie de l’homme qu’il aimait. Yaichi n’a pas alors d’autre choix que d’accueillir chez lui ce beau-frère homosexuel, vis-à-vis de qui il ne sait pas comment il doit se comporter. Mais ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Peut-être que Kana, avec son regard de petite fille, saura lui donner les bonnes réponses…

Des thèmes forts

Le mari de mon frère est une saga manga à la 19ème position du Baby Challenge des mangas de Livraddict. Et je comprends totalement comment il s’est retrouvé dans la liste ! Déjà, la série est terminée en 4 tomes, ce qui est agréable (et empruntable en médiathèque). Mais surtout, les thèmes sont touchants. L’histoire s’articule autour de deux sujets principaux : le deuil et l’homosexualité. Mais nous allons aussi parler de monoparentalité ainsi que de culture japonaise. Etant donné que Mike est canadien et qu’il vient pour la première fois au Japon, il en apprend les us et coutumes au fur et à mesure de son exploration du passé de son époux. Comme pour de gros lecteurs de manga européens, il en connait les bases, ayant été mariés à un japonais, mais je trouve qu’on ressent vraiment que le vivre, c’est autre chose ! 

"En fait, peu importe qu'il soit étranger, qu'il vienne d'un autre pays. C'est parce que le conjoint de mon frère est un homme que je suis mal à l'aise. C'est moi qui ne sais pas encore comment je dois me comporter avec lui."

L'homosexualité au Japon

Dés la fin du premier tome, j’étais bien contente d’avoir la suite sous la main. En effet, une annonce surprenante arrive ! J’aime lorsque les histoires me prennent de court. Comme cette chronique concerne les 4 tomes, je ne vais pas aller dans le détail, ce serait trop dommage, mais j’ai trouvé ça chouette. J’ai également apprécié qu’il y a entre les chapitres des petites explications, appelées « Petit cours de culture gay, by Mike ». Il faut dire que j’en ai appris des choses, en si peu de pages ! Je ne connaissais, par exemple, pas du tout le pink triangle. Par contre, je n’avais pas conscience de l’intensité de la discrimination au Japon. Pour les personnes tatouées, notamment. Mais aussi cette discrimination teintée de politesse (hypocrite) envers les personnes LGBTQIA+. Cela dit, le manga a déjà 10 ans ! Le dernier tome est sorti en 2017 au Japon, j’ai donc envie de croire que les choses ont évolué. 

Ou comment être un.e allié.e !

Le mari de mon frère est en réalité très complet. Mais ce que j’en retiens, en tant que personne non-concernée, c’est une jolie leçon : comment être une alliée fiable ! Je me suis beaucoup reconnue dans les questionnements de Yaichi au fil des années, même si je n’en suis pas au stade de débutante comme lui, loin de là. Mais tout de même, la déconstruction ne s’arrête jamais ! Il y a toujours des éléments à réapprendre, une piqure de rappel à prendre, et de nouvelles choses à découvrir. D’autant plus lorsqu’on n’est pas impliqué dans la thématique au quotidien et qu’on n’a donc personne avec qui échanger sur le sujet. C’est notre rôle d’humain de nous éduquer tous seuls, les ressources sont là, et Le mari de mon frère est une superbe approche pour commencer ou pour renforcer. Et probablement pour les personnes concernées par le mouvement LGBTQIA+ de se sentir entendues et vues ! 

Néanmoins, je n’ai pas encore parlé d’émotions dans cette chronique. Allez, je vous la fait courte : j’ai pleuré durant ma lecture du tome 4 de la même manière que j’ai pleuré en lisant Heartstopper. C’est donc vraiment une saga à découvrir et je comprends totalement l’engouement autour de ce manga ! En tous cas, il n’y avait pas de meilleur moment que le mois de juin, le mois des fiertés, pour le découvrir. 

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