Le bruit des pages

Résumé

2016, Paris. Éva hérite d’une librairie dans le quartier de la Butte aux Cailles. Les exigences du vieux propriétaire avec lequel elle s’était liée d’amitié ? Que la librairie ne soit jamais vendue et qu’Éva y conserve un tableau représentant une jeune femme, penchée sur un carnet, aux pieds d’un acacia majestueux. Bientôt, elle se prend à imaginer la vie de la femme du tableau, Apollinariya Ivanovna Lubiova, une jeune aristocrate russe, vibrante de rêves et d’idéaux au cœur de l’été 1916. Mais tandis que les mois passent, fiction et réalité semblent se confondre… Et si la librairie renfermait des mystères insoupçonnés ? Le voyage d’Éva à Saint-Pétersbourg pourrait-il l’aider à comprendre le lien étrange qui l’unit à Apollinariya ?

Ma note

4/5

La révolution russe sous un autre angle

Le bruit des pages correspond peut-être d’avantage à l’hiver qu’à l’automne, mais j’avais envie de vous parler de la plus de l’autrice. Quelle belle découverte que ce  lauréat 2019 du Prix du livre romantique. Pour rappel, il est décerné par les éditions Charleston ! Grâce à cette maison d’édition, j’ai pu découvrir déjà plusieurs romans qui se passent durant la Révolution Russe. Celle qui aura mis fin au règne de la dynastie Romanov. Ce qui différencie celui-ci des autres, c’est que nous avons plusieurs points de vue. Et ils sont tous aussi importants les uns que les autres.

D’un côté, nous rencontrons Polina. Elle est une aristocrate qui vit dans une cage dorée sans se rendre compte des difficultés auxquelles doivent faire face les gens du peuple. Intelligente, mais couvée à cause de sa beauté. Sa famille rêve de la voir épouser un homme de sa catégorie sociale, à l’image de sa sœur. 

Mais le destin en a décidé autrement. Elle va faire la rencontre d’un jeune homme qui va lui ouvrir les yeux ! Il représente les soldats, le peuple. Ceux qui meurent de faim dans cette Russie engagée dans la Grande Guerre. Et il m’a fait voir un tout autre aspect de cette Révolution : sa légitimité. L’histoire des Romanov montre bien que les soviets sont allés trop loin. Mais ici j’ai vraiment ressentie la faim, l’indignation, et l’injustice que subit le peuple russe. Finalement à l’image du peuple français lors de la chute de notre famille royale.

"Je préfère vivre pauvre mais riche de ma liberté et de mes choix. Ni la misère ni la précarité ne m’effraient s’il est à mes côtés."

Une culture très riche

Nous sommes aussi à Paris, à l’époque moderne, avec Eva. Elle est jeune, pleine de vie, mais aussi en souffrance face au décès de son mentor. Et elle nous embarque dans la littérature russe. Ce roman est aussi une ode à la littérature, surtout la littérature russe. Elle intègre énormément de romans et de citations. Celles-ci permettent à ses personnages de s’interroger, de développer leurs pensées, d’évaluer ce qui les entourent et de définir ce qu’ils ressentent. Pour ma part, je n’avais lu qu’un seul des romans qu’elle aborde. Du coup, par moments, je trouvais qu’il y avait un peu trop de références. Mais j’ai apprécié le style. L’écriture de Livia Meinzolt n’a rien à envier à des autrices de best-sellers ! Ce roman est à l’image de sa couverture : une déclaration d’amour au bruit des pages qui se tournent.

Dépaysement garantis

La plume de l’autrice m’a embarqué pour un voyage inoubliable. J’avais l’impression de vivre un été dans la maison de vacances de Polina à Kislovodsk, et de la voir lire sous son acacia. Je voyais Eva se balader sur la Neva gelée. Je visualisais les appartements, les immeubles, les gens, les parcs. J’ai mis ma lecture en pause plus d’une fois. Simplement pour me balader sur Google Images et découvrir les lieux dont elle parle. Cela m’a donné férocement envie de visiter ces endroits, de les voir de mes propres yeux. 

Je pourrais parler des hommes dans ce romans. Des triangles amoureux qui ne desservent aucunement le récit. De tout le contexte historique. Des amis d’Eva. De la famille de Polina… il y a tant à dire, je pourrais vous en écrire des pages ! Mais je vais m’arrêter là, tout simplement.

Encore un Prix du livre romantique qu’il faut découvrir absolument ! La sélection annuelle des éditions Charleston est une valeur sûre. Et Livia Meinzolt nous propose ici une ode à l’amour, à la littérature, à la Russie, à la bienveillance et à l’ouverture d’esprit. Bien qu’il y avait quelques références en trop à mon goût, j’ai tout de même adoré ce roman. Je ne peux que vous le conseiller !

Cette chronique a initialement été publiée sur mon ancien blog.

3 commentaires

  1. Cela fait un moment que je me dis qu’il faut que je lise ce roman. Je ne l’ai toujours pas fait. Pourtant le sujet a tout pour me plaire. J’espère vite me rattraper en tout cas.

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