La fille dans l'écran

Résumé

Deux filles que tout opposent, prennent contact sur internet pour ensuite faire connaissance dans la « vraie vie ». Elles seront submergées par des sentiments troublants. Coline, 22 ans vit en France et souffre de troubles anxieux qui l’ont isolée du monde. Hébergée à la campagne chez ses grands-parents, elle rêve de devenir illustratrice. Ses recherches d’inspiration la conduisent à contacter Marley, une photographe installée à Montréal. De son côté, Marley, 28 ans vit au Québec a abandonné sa passion pour la photo pour se laisser porter par sa vie montréalaise trépidante. Elle a un job alimentaire, un amoureux québécois et un quotidien rythmé par des sorties. Les messages de Coline vont réveiller en elle un réel besoin d’authenticité. Coline et Marley vont tisser un lien capable de surmonter la distance et le décalage horaire et qui se révèlera de plus en plus dense jusqu’à la rencontre en France…

Une double-histoire

J’ai emprunté cette BD à la médiathèque simplement parce que j’ai envie de lire les textes de Lou Lubie. C’est une autrice dont j’ai apprécié plusieurs BD déjà, je voulais donc prolonger expérience. Par contre, je découvre Manon Desveaux et il semblerait que ce soit sa seule publication, mais j’espère qu’elle a d’autres projets ! Les autrices nous proposent un roman graphique à double-mains. Chaque double-page est divisée entre Coline et Marley, l’une est en noir et blanc, l’autre en couleurs. Jusqu’à ce qu’elles se rejoignent et que nous mélangeons les deux styles ! Cela en fait déjà une romance contemporaine originale et agréable pour l’oeil.

"C'est drôle comme on oublie de s'émerveiller..."

La fille dans l'écran sclérosée...

Je me suis beaucoup reconnue dans les deux personnages à des moments différents de ma vie. Chez Coline, par exemple, un des parents est vraiment infect car il est si auto-centré sur ses angoisses en terme de réussites de sa progéniture, qu’il en oublie que ce sont des humains. Coline fait donc de grosses crises d’angoisses et est très proche de ses grand-parents qui viennent adoucir son histoire et l’encouragent. Mais, de fait, elle sur-interprète énormément de choses et se dévalorise, car elle se persuade qu’elle n’en vaut pas la peine. Merci maman ! Marley, la fille dans l’écran, sera donc une vraie bouffée d’air frais québécois dans son brouillard français. 

et la fille dans l'écran qui donne le change

De son côté, Marlène profite également de la fille dans l’écran. Car Coline lui réapprend aussi à se valoriser, à se retrouver. A croire en ses rêves, qu’elle chassait à une époque. Elle va lui permettre de se reconnecter à elle-même. Vincent, son compagnon, n’est pas un homme bien malgré les apparences. Il a simplement réussi à la brider, ce qui conduit inévitablement à des VSS, d’ailleurs, donc trigger warning là dessus ! Il ne soutient pas sa passion, il prend tout l’espace dont il a besoin sans lui accorder le sien ni lui offrir des moments de partage. Rien ne va dans cette relation, c’est donc avec émerveillement que j’ai observé Marley se libérer de ses lianes et de se retrouver, avec l’aide d’une romance naissante. La fille dans l’écran est une très jolie histoire à double-sens, j’ai passé un doux moment avec les filles !

Mes chroniques des autres BD de Lou Lubie :

4 commentaires

  1.  » elle sur-interprète énormément de choses et se dévalorise, car elle se persuade qu’elle n’en vaut pas la peine. » ça me parle très bien…
    ça doit être satisfaisant de voir Marley se libérer de ses chaînes !

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