La dame blanche Quentin Zuttion

Résumé

Estelle, trentenaire un peu perdue dans sa vie intime, est infirmière dans une maison de retraite. Dans cet univers professionnel empreint de parties de cartes, de rêves inachevés et de morts solitaires, la jeune femme va tisser des relations particulières avec les résidents, les écouter et appréhender leur souffrance jusqu’à vouloir commettre l’irréparable…

Ma note

4.5/5

Encore une réussite chez Le Lombard

La dame blanche est une magnifique BD que j’aurai du me garder pour l’hiver, tant il y neige, dedans. Mais qu’elle est belle ! Et puis, la réalité, c’est que la fin de vie n’a pas de saison. Elle me tentait bien trop de toute façon pour y résister. Il faut dire que les éditons du Lombard sont entrain de devenir une valeur sûre. Souvent, elles me touchent tout particulièrement. La dame blanche n’y a pas fait exception. 

"Estelle, on est les dernières personnes qu'ils vont voir avant de mourir. Quand ils entrent ici, ils le savent bien. C'est facile de se dire qu'on sera leur famille, leur nounou, leur amie... mais c'est faux. Nous on n'est rien d'autre que celles qui leur rappellent tous les matins en leur servant leur café qu'ils sont à la fin de leur vie."

Ou comment se mettre à la place de l'autre

Ce que j’ai tout particulièrement aimé, c’est la façon dont Quentin Zuttion ré-humanise les personnes âgées en EHPAD. Avec leurs corps, leur intimité et leurs émotions quelles qu’elles soient. Il ré-humanise également les soignants, aidants et accompagnants. On ne se met jamais à leur place, à ces personnes qui doivent tout le temps dire Adieu. Grâce aux illustrations et au jeu des couleurs, il nous transmet cette douceur mais aussi cette mélancolie. 

Une histoire douce-amer

Ce récit, et notamment sa conclusion, m’ont amené à réfléchir à ce qu’on attend des autres. Mais aussi de notre réalité que nous projetons sur eux. Lorsqu’on dit d’un senior qu’il perd la tête, c’est à travers nos filtres. Mais nous ne savons jamais tout des autres. La société telle qu’elle est les dépouille déjà de leur vie, et nous, nous leur imposons notre réalité. Parce que c’est plus simple, plus gérable. J’ai donc trouvé dans La dame blanche énormément de tendresse, de douceur, mais aussi de tristesse sur un ton très juste. C’est une très belle BD. 

2 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *