Jolis jolis monstres
Résumé
Certains disent qu’on est des monstres, des fous à électrocuter.
Nous sommes des centaures, des licornes, des chimères à tête de femme.
Les plus jolis monstres du monde.
Au début des années sida, James est l’une des plus belles drag-queens de New York. La légende des bals, la reine des cabarets, l’amie fidèle des club kids et des stars underground. Quand trente ans plus tard il devient le mentor de Victor, un jeune père de famille à l’humour corrosif, James comprend que le monde et les mentalités ont changé.
Sur trois décennies, Jolis jolis monstres aborde avec finesse et fantaisie la culture drag, le voguing et la scène ballroom dans un grand théâtre du genre et de l’identité. Au cœur d’une Amérique toujours plus fermée et idéologique, ce roman tendre mais bruyant est une ode à la beauté, à la fête et à la différence. Une prise de parole essentielle.
Ma note
Une ode aux drags queens
L’univers des Drags Queens me fascine depuis que j’ai découvert l’emission RuPaul’s Drag Race grâce à Ibidouu. Ces hommes (bien que cela ne leur est pas réservé !) ont un talent fou pour devenir de belles femmes fabuleuses ! Alors forcément, lorsque j’ai vu que les éditions Belfond proposaient Jolis jolis monstres, une lecture 100% Drag, je ne pouvais que m’y intéresser. Et qu’est-ce que j’ai aimé plonger dans le New-York des années 80 ! Ce livre est une ode à la culture et à l’ouverture d’esprit. Il nous embarque dans l’univers de James, dans les clubs, sur les quais, dans les parcs, entouré de personnes originales et extravagantes.
"– On naît tous nus, le reste c’est du drag, mon lapin."
Un monde a paillettes sombres
Mais la grande qualité du roman, en dehors de son originalité de part la thématique, c’est son intensité. Même s’il veut en donner l’impression, le New-York des Drag Queens n’est pas une boule de disco qui crache des paillettes, évidemment. Dans les années 80 et 90, le VIH se fait connaitre. Et il emporte dans son sillage de nombreuses personnes de la communauté LGBTQ+. Jolis jolis monstres ne nous en épargne pas la douleur. Tout comme Julien Dufresne-Lamy n’évite pas les sujets du harcèlement de rue, de la violence, des meurtres qui font rages… Nous rencontrons des personnes qui existaient et certaines qui sont toujours encore en vie également, comme RuPaul himself ! (Et il n’est d’ailleurs pas dépeint de la plus belle des façons, hors caméra). J’ai aimé en apprendre tellement sur ces personnes, comme Venus et Angie Xtravaganza, Michael Alig et Dorian Corey, ou encore Lady Bunny. Ma culture générale s’est retrouvée considérablement enrichie en une seule lecture !
Tant d'émotions
Mais nous n’abordons pas que les paillettes, la folie et la douleur des années 80. Non, nous accompagnons aussi Victor, jeune drag en devenir, que James va prendre sous son aile. Puisqu’il va devenir la drag-mother du jeune homme. Le métier est bien plus médiatisé aujourd’hui. Aussi d’avantage respecté peut-être, mais les codes ont beaucoup changés. Que ce soit à travers des émissions télévisés comme celle de RuPaul ou les réseaux sociaux. Même New-York a changé 3x de visage depuis. J’ai aimé découvrir cette évolution, très rapide, et j’ai vraiment développé un sentiment de respect encore plus fort que celui que je ressentais déjà, pour ce milieu. Et puis surtout, je me suis énormément attachée à James et à Victor, j’étais même un peu émue de devoir les quitter à la fin.
Grâce à sa plume poétique et juste, Julien Dufresne-Lamy nous emmène à New-York. Il nous fait voyager dans l’espace et dans le temps, dans un univers peu connu mais qui mérite tout notre respect. Une lecture magique qui m’a beaucoup touché.
Cette chronique de Jolis jolis monstres a initialement été postée sur mon ancien blog.
Ce roman est dans ma liste d’envies depuis sa sortie, à peu près. J’ai vu qu’il est à la médiathèque, je pense le lire cette année =)
Je ne peux vraiment que te le recommander, il est incroyable <3
Je n’ai pas lu celui-ci, il est dans ma PAL. Par contre, j’ai adoré Mon père, ma mère, mes tremblements de terre <3
Je l’ai adoré aussi celui-là !