Pour une fraction de seconde de Guy Delisle

Résumé

Bien avant Edison et les frères lumières, Muybridge est le premier homme à dompter le mouvement et à projeter un film. Guy Delisle tire le portrait d’un pionnier du cinéma, injustement oublié par l’histoire.

1855, Eadweard Muybridge, un jeune anglais qui ne s’intéresse pas particulièrement aux chevaux émigre en Californie. Passionné par un procédé technique qui en est à ses débuts, la photographie, il va rapidement devenir un des plus célèbres photographes de son époque. Aidé par l’homme le plus riche des États-Unis, il va réussir un exploit inédit : fixer sur pellicule la course d’un cheval au galop.

Une découverte captivante

Je suis tombée sur Pour une fraction de seconde à la médiathèque, en papillonnant, ce qui m’arrive de plus en plus souvent. Et j’adore les biographies dessinées, je n’ai donc pas été en mesure de résister à un pionnier oublié par l’histoire grand public. Nous parlons ici d’Eadweard Muybridge, pionnier de la photographie et pionnier du cinéma mais aussi… meurtrier ! Notre histoire débute en 1860, lorsque Muybridge découvre la photographie, cette technique très récente. Et là, je me suis plongée dans la découverte (française) de la photographie et j’ai lu chaque page à mon chéri tant c’était passionnant ! « Je sais à qui je vais offrir cette BD ! », c’est ce que je me suis exclamée… à la page 12. 

"En 1867, pour être photographe, il faut être chimiste."

Une plongée photographique tout en dessin

Côté graphisme, les illustrations sont simples mais très efficaces. Et ce que j’ai encore plus aimé est l’ajout des premières photos, les plus symboliques de l’histoire. Cela évite clairement d’aller les chercher sur le net et fait de cette BD une lecture sans nécessité numérique pour approfondir le propos. Et grâce au texte, j’ai même compris pourquoi l’on dit qu’une image vaut 1000 mots ! C’était une vraie plongée dans notre société, en réalité. Car l’Histoire fait notre présent, c’est bien connu, et si l’on regarde le tout, on peut se dire que si j’ai publié cette article aujourd’hui, c’est notamment grâce aux avancées de ce monsieur. Car, en soi, Muybridge n’a rien inventé. Mais il a exploré : les territoires, les techniques, les besoins et les idées. 

Gros coup de coeur !

En réalité, la fin des années 1800 est riche en inventeurs et c’est à leur contact que Muybridge va immortaliser de grandes choses. Mais Pour une fraction de seconde nous propose aussi de lire les réussites de ces génies. Le chemin de fer aux USA, l’analyse du galop des chevaux, et ce sont ces deux points clés qui lu permettront de réellement améliorer la prise de vue. Mais étonnamment, j’ai aussi été surprise par la teneur personnelle de l’ouvrage. Car oui, Muybridge est un meurtrier. Et s’il n’a pas été cancel a proprement parler à cause du meurtre, son acte reste impardonnable, selon moi. Mais toute l’histoire mérite d’être relatée car elle permet aussi de se rendre compte d’une partie de l’évolution de notre société. D’autant plus que c’est l’ego d’un seul autre homme qui effacera Muybridge de sa propre invention. Et c’est là qu’on voit : celle-ci se répète. Money and power, baby. Money and power. En tous cas, c’est un énorme coup de coeur pour cette BD, que je recommande chaudement ! 

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