Perpendiculaire au soleil Valentine Cuny Le Callet

Résumé

À 19 ans, Valentine Cuny-Le Callet entame une correspondance avec Renaldo McGirth, un condamné à mort américain. Au fil de leurs échanges, nait un projet de récit graphique d’une intense émotion.

Au travail au crayon et en gravure sur bois, se mêlent des images singulières, colorées, qui parlent de la beauté du monde, qui ont vu le jour dans des conditions extrêmes. Témoignage bouleversant sur une amitié naissante, ce récit se penche sur la brutalité du système carcéral, et la ténacité avec laquelle les condamnés reconstruisent leur vie, depuis une cellule de cinq mètres carrés.

Ma note

3/5

Une BD sur le système carcéral

Encore une BD lue dans le cadre du Prix Livraddict 2023 ! Je l’admets, je ne me serai pas tournée dessus, la couverture ne m’attirant pas du tout dans son style noire et blanc en gravure. Mais si je n’avais lu que le résumé, c’est une certitude : je me serai lancée. Parce que j’ai lu La prison est-elle obsolète, et que j’ai vu Le 13ème. Je regarde aussi d’autres documentaires sur le système carcéral dans le monde, et la discrimination en son sein. Alors forcément, le thème parle ! Je trouve simplement que la couverture ne dévoile rien de tout cela. En tous cas, j’ai trouvé l’approche de l’autrice courageuse et louable au moment de me lancer dans Perpendiculaire au soleil. 

"Je respire encore...
un instant à la fois...
et toujours perpendiculaire au soleil."

Un style très particulier

Ce qui est fou, c’est que la couverture ne m’a pas botté, mais dés que je l’ai ouvert, j’ai apprécié. Je crois que c’est parce qu’une fois que l’on ouvre la BD, les couleurs sont inversées par rapport à la couverture. Le fond est blanc et le dessin noir. Et j’y ai été beaucoup plus sensible. Cela se confirme plus tard, puisque le style alterne entre les deux fonds et à chaque fois que c’était tout noir, cela me plaisait moins. C’est évidemment personnel ! 

Mais globalement, on ne peut que souligner le travail de titan de l’autrice. Elle reproduit, à l’aide de son crayon, des photos, des images trouvées en ligne, mais surtout des lettres. Les lettres qu’elle échange avec Renaldo McGrith et qu’elle illustre avec beaucoup de beauté.  Et de temps en temps, au milieu de tout ce noir et blanc, de la couleur. Elle irradie nos sens. 

Une oppression intime

Et puis… a un moment donné Valentine nous explique son processus créatif. Et tout prend sens. C’est fou comme notre sensibilité change une fois qu’on comprend. Et finalement, n’est-ce pas le but ultime de ce texte ? Comprendre un être humain ? Non pas excuser son potentiel geste. Ou justifier son histoire. Juste… réhumaniser une personne déjà condamnée. Cela m’a forcément beaucoup questionnée. Mais Renaldo étant une personne racisée, l’autrice déconstruit aussi l’art raciste avec beaucoup de justesse. 

Et puis enfin, j’aimerais vous parler de l’ambiance contenue dans la BD. Elle est très particulière, elle flotte dans l’air qui nous entoure. Il est rare qu’une BD me fasse cet effet-là. Mais Perpendiculaire au soleil y est parvenu. C’était comme si, moi aussi, j’étais entourée de murs de bétons. Rien que pour cela, je la considère comme réussi. Cela dit, je l’ai trouvé long. Je comprends le besoin de l’autrice de tout retranscrire, mais pour moi, c’était très, voir trop intime, peut-être ? Mais une plongée importante dans le système carcéral des USA tout de même. 

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