Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de Eric-Emmanuel Schmitt

Résumé

Paris, années 60. Momo, un garçon juif de 11 ans, devient l’ami du vieil épicier arabe de la rue Bleue, pour échapper à une famille sans amour. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim n’est pas arabe, la rue Bleue n’est pas bleue, et la vie ordinaire peut-être pas si ordinaire…

De la précocité

Ce petit roman est à lire d’une traite, puisqu’il est tout court. Momo est le narrateur de cette histoire, il a 11 ans, et est très mature pour son âge. C’est un fait, puisque l’histoire débute sur sa première relation sexuelle avec une professionnelle. Et à son âge, vivant dans son quartier, ce jeune « homme » n’utilise pas d’un langage des plus sophistiqués. Que son père soit avocat ou non. D’ailleurs, c’est son père, la raison de ses tourments. Se sentant délaissé, incompris et ne recevant pas d’amour de sa part, Momo se rapproche de Monsieur Ibrahim, l’épicier musulman, mais que tout le monde nomme « arabe ».

"Un homme, ça passe sa vie dans seulement deux endroits : soit son lit, soit ses chaussures."

Beaucoup de philosophie

Momo est plutôt curieux pour son âge, mais dés qu’il pose une question à son père, celui n’y répond pas. Du coup, c’est chez Monsieur Ibrahim que le garçon va chercher ses réponses. Et le Coran a réponse à beaucoup de choses, sauf à la mécanique. Ibrahim est un homme très sage, un philosophe, et les réponses qu’il va donner à Momo seront toujours très profondes. Alors que formulées avec des mots simples. J’ai beaucoup aimé ce brin de philosophie cachée au détour de chaque phrase.

Une écriture qui interpelle

Il y a surtout deux sujets abordés du côté de Momo avec monsieur Ibrahim : devenir un homme et la religion. Mais sans êtres formulées, les réflexions autour de l’amour, de l’abandon, du suicide ou même de l’argent sont abordées. Il y a beaucoup de phrases rigolotes qui font réfléchir. J’avais un grand choix de citations à vous mettre !

Je ne sais pas si je ferais lire ce très court roman à un jeune collégien qui n’a pas de réflexion de base, cela dit. Je pense qu’il faut une certaine maturité pour comprendre ce qui se dit. Mais vers 14 ou 15 ans, je pense qu’on peut assimiler tout ce qui se dit. C’est un roman assez profond, parfois un peu vulgaire, mais avec une philosophie assez intéressante.

Cette chronique de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran a initialement été publiée sur mon ancien blog

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