Le petit frère JeanLouis Tripp
Résumé
En 1976, l’auteur, 18 ans, passe les vacances d’été en famille lorsque son petit frère de 11 ans décède après avoir été renversé par une voiture. J.-L. Tripp relate ce tragique accident, ses conséquences pour lui et ses proches, le sentiment de culpabilité qui l’étreint ainsi que son travail pour faire son deuil.
De l'insouciance à la souffrance
Il m’est toujours difficile de classer par saison des récits autobiographiques. D’autant plus lorsqu’ils sont aussi douloureux que Le petit frère. J’ai l’impression de les catégoriser alors qu’ils méritent tout, sauf ça. L’histoire se passe en août, un récit durant les vacances d’été où tout a basculé. Après 10 pages d’insouciance, JeanLouis Tripp dessine l’horreur. J’ai immédiatement eu les larmes aux yeux et le coeur broyé.
"J'ai le sentiment que le deuil d'un enfant ne peut se partager qu'avec quelqu'un ayant vécu le même drame. On peut se projeter, imaginer et faire preuve de toute l'empathie de la terre, mais l'expérience de cette épouvantable douleur, la douleur de la perte contre-nature, l'amputation violente de la chair de sa chair... non, on ne peut pas savoir."
D'une intensité déchirante
Je me sens presque illégitime d’écrire un avis sur cette histoire. C’est d’ailleurs pourquoi je n’ai pas mis de note. Parce que c’est innommable. Et pourtant, JeanLouis Tripp réussi a nous transmettre toute la douleur de ce moment avec simplicité. Il nous livre toute son histoire, déverse son coeur à travers ses dessins. Les illustrations sont poignantes. On lit l’horreur, la douleur, l’abattement sur les visages des personnes. Parce qu’il ne s’agit pas de personnages, et c’est ce qui est d’autant plus dur à lire.
Gilles, pour toujours
Peut-être que se souvenir, c’est un peu guérir. Peut-être que revivre, c’est un peu apprivoiser ce qui s’est passé, même tant d’année après. Il faut dire que le récit est dur, et j’ai pleuré à de nombreuses reprises. Le décès d’un enfant de 11 ans est terrible. Celui d’un fils, d’un frère de 11 ans, est inqualifiable. Mais on sent, au fil des pages, que l’auteur fait revivre le petit frère d’il y a 40 ans, et passe du temps avec lui. On sent à quel point ça lui fait du bien. Et c’est ainsi que Gilles devient éternel, bien au delà de sa famille. Une histoire poignante que je ne regrette pas d’avoir lu, malgré les mouchoirs humides à mes côtés. Parce qu’elle permet aussi de nous rappeler la responsabilité que nous portons lorsque nous conduisons. Ne l’oublions jamais.
L’auteur est incroyablement courageux d’avoir partagé avec ses lecteurs ce triste événement. Je n’ose imaginé la douleur de cette famille sur l’instant présent mais aussi au fil des années…