Le fils rejeté
Résumé
Revenu dans sa famille pour assister au mariage de son frère aîné, Jamère se trouve en butte au mépris et à l’hostilité de tous à cause de son inexplicable embonpoint.
Son père n’accepte pas que son fils soldat laisse libre cours à son appétit et l’accable de son profond mépris ; sa soeur Yaril ne lui cache pas la répugnance qu’il lui inspire et sa fiancée Carsina lui tourne le dos. Nul ne veut entendre son explication : il doit sa corpulence à la magie ocellionne, théorie dont sa part gernienne a du mal à se convaincre. Il a beau travailler comme un forcené aux champs, se priver de nourriture, rien n’y fait pour qu’il maigrisse.
Jamère croit avoir touché le fond de l’humiliation le jour du mariage de son frère, où tous ses gestes, toutes ses paroles sont vus comme ceux d’un goinfre incapable de maîtriser sa gloutonnerie. Mais la peste ocellionne n’a pas fini ses ravages.
Ma note
Reprise de cette lecture commune
Après une longue pause, nous avons repris la saga du Soldat Chamane avec Carnet Parisien. Et au début de ce tome 3, Le fils rejeté, j’étais assez perplexe. L’écriture m’a complètement surprise. Ce n’était, cela dit, qu’une exception le temps de l’introduction. Je dois admettre que j’avais un peu peur de ne me souvenir que de peu de choses. Mais en réalité, tout m’est revenu très rapidement. Robin Hobb a ce talent de savoir m’embarquer dans son univers en un claquement de doigts.
"Sans succès, j’avais tenté de me défaire de mon sentiment de culpabilité ; j’avais collaboré sans le vouloir et sans le savoir avec les Ocellions et la femme-arbre ; je me répétais que, si j’étais tombé en son pouvoir, je n’y pouvais rien."
La grossophobie comme thème central
Assez rapidement, on se rend compte que le début de cette nouvelle intégrale divisée en 3 tomes portera sur la dénonciation de la grossophobie. C’est très dérangeant, toutes ces remarques que doit encaisser Jamère. Je reviendrai plus spécifiquement sur ce point dans ma chronique du tome 4. Avant toute chose, le jeune homme doit lui-même observer les changements opérés par son corps. Sa souffrance émotionnelle est plus que palpable. La société le rejette totalement à cause de son poids… Et cette vanité et ce mépris de la part des autres m’a révolté.
Un talent de narration indéniable
Ce qui m’a vraiment frappé dans Le fils rejeté, c’est la capacité de l’autrice a décrire les sentiments ambivalents. Les émotions des personnages sont très intenses. Et elle arrive avec une facilité déconcertante à susciter notre empathie pour elles. C’est incroyable. Certaines sont très contraires, comme la honte et la fierté. Mais finalement, elles vibrent au même moment dans le cœur du personnage, qui nous le transmet. C’est d’une psychologie humaine incroyable. D’ailleurs, je crois que c’est ce qui me rend si accro à la saga. Je veux toujours en savoir d’avantage ! J’ai hâte de vous parler du tome 4 que j’ai déjà terminé. Et j’ai encore plus hâte de terminer cette intégrale, qui débute avec Le fils rejeté.
Un.e auteur.e sachant si bien dépeindre la psychologie humaine et faire ressentir les émotions, ce n’est pas si courant. Quant à ce thème de la grossophobie et de sa dénonciation, il m’intéresse !
Franchement, elle est incroyable ! Je te recommande tout Robin Hobb de toute façon ahah !