L'âme du mal de Maxime Chattam devant le Musée historique de Haguenau
Résumé
Pas plus que sa jeune acolyte, le profileur Brolin ne pense que les serial killers reviennent d’outre-tombe. Fût-il le bourreau de Portland qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper. Mais le bourreau est mort et le carnage se poursuit. Le nouveau tueur agit-il seul ou fait-il partie d’une secte ? Pure sauvagerie ou magie noire ?
Brolin a peur. Cette affaire dépasse tout ce qu’on lui a enseigné. S’immerger complètement dans la psychologie d’un monstre, le comprendre afin de prévoir ses crimes, devenir son double, tels sont les moindres risques de son métier. Peut-on impunément prêter son âme au mal ?
Une lecture audio plutôt captivante
J’ai écouté L’âme du mal sur Spotify, lu par Mathurin Voltz, et j’ai été immédiatement happée par la narration. Sa voix est modulée, expressive, et rend chaque personnage distinct, même dans les scènes d’enquête les plus techniques. Les intonations sont justes et donnent une vraie profondeur à l’ambiance déjà sombre du roman. J’ai aussi apprécié le rythme de l’intrigue, la tension constante, et les descriptions précises qui font de Chattam un auteur redoutablement efficace dans le registre du thriller.
"La mort dérange, on ne l’aime pas et lorsqu’elle se présente on préfère toujours qu’elle s’établisse assez loin de nos yeux."
De la fascination à l'agacement
Si la construction de l’histoire m’a tenue en haleine, j’ai eu beaucoup plus de mal avec la relation entre Joshua et Juliette. Leur dynamique est marquée par un male gaze omniprésent, et le traitement du personnage féminin m’a souvent frustrée. Juliette, pourtant présentée comme une étudiante brillante en psychologie, réagit parfois de façon incohérente, voire naïve. Les passages qui la concernent m’ont souvent agacée, accentuant le décalage de maturité entre les deux protagonistes qui rend la romance potentielle très peu crédible et plutôt malsaine.
Un classique du genre mais daté aujourd'hui
La première partie du L’âme du mal m’a vraiment plu, notamment grâce à l’effet de surprise autour de l’enquête. Mais passé 70 %, j’avais déjà compris le dénouement et trouvé certaines longueurs pesantes, surtout dans les descriptions techniques et métaphoriques. Je pense que le roman a perdu de sa force avec le temps. Il a sans doute marqué les lecteurs à sa sortie, mais il m’a paru vieilli aujourd’hui. Pourtant, je suis tentée d’écouter la suite, In Tenebris et ensuite Maléfice, disponibles aussi sur Spotify, pour me faire un avis complet sur la trilogie. Je vais ajouter le tome à ma PAL d’hiver puisqu’il débute en janvier, mais je me laisse l’option d’abandonner la saga spontanément. Ce sera la surprise de 2026 !
