Il fallait que je vous le dise
Résumé
La rencontre de la dessinatrice Aude Mermilliod et du romancier Martin Winckler. Deux voix pour rompre le silence sur un sujet encore tabou, l’IVG. Si elle donne le choix, l’IVG ne reste pas moins un événement traumatique dans une vie de femme. Et d’autant plus douloureux qu’on le garde pour soi, qu’on ne sait pas dire l’ambivalence des sentiments et des représentations qui l’accompagnent. L’angoisse, la culpabilité, la solitude, la souffrance physique, l’impossibilité surtout de pouvoir partager son expérience. Avec ce livre, Aude Mermilliod rompt le silence, mêlant son témoignage de patiente à celui du médecin Martin Winckler. Leur deux parcours se rejoignent et se répondent dans un livre fort, nécessaire et apaisé.
Ma note
Encore une réussite du duo Mermilliod-Winckler
Grâce au Prix Livraddict, j’ai découvert Aude Mermilliod avec Le chœur des femmes. J’ai tellement aimé que je l’ai offert deux fois à Noël. Forcément, j’avais envie de découvrir ses autres œuvres. La préface étant elle aussi de Martin Winckler, tout aussi juste soit dit en passant, j’avais hâte. Etant donné qu’Il fallait que je vous le dise commence dans la neige, en janvier, je l’ai immédiatement placé dans la liste des titres à découvrir en hiver. Mais cette lecture peut évidemment se lire n’importe quand, tant qu’elle est lue. C’est une nécessité.
"Ma tristesse ne savait où se mettre, je me taisais beaucoup en souriant."
Une autobiographie émouvante
Cette histoire, ce n’est pas juste un récit fictif. C’est un texte autobiographique. Sur le parcours d’Aude Mermilliod d’abord, celui de sa vie en tant que femme. Celui de Martin Winckler, en tant que médecin. Mais c’est aussi l’histoire des femmes. Des patientes. Evidemment, aucune histoire de femme ne se ressemble a 100% mais celle-ci parle à toutes et aussi à tous. Cette BD est un cadeau. Un cadeau qui nous fait traverser toute une palette d’émotions. Certaines plus intenses que d’autres.
Une lecture pour soi et les autres
Mais Il fallait que je vous le dise invite aussi à la remise en question. A la déconstruction. J’ai été face à moi-même, et des propos que j’ai pu tenir. Des paroles que l’on m’a inculqué « au cas où ». Et que j’ai machinalement, sans humanité, répétés. Comment réparer cette erreur ? En pensant bien faire, bien dire, finalement, on se rassure soi-même. Il a donc été évident pour moi, qui ai considéré cette lecture comme un cadeau, de l’offrir à mon tour. Parce que parfois, lorsqu’on n’a pas les mots justes, partager une lecture équivaut à tendre une main. Voici comme Il fallait que je vous le dise m’a profondément ému. Encore un roman graphique de l’autrice terminé en larmes.