Ce que je voudrais transmettre Elie Buzyn

Résumé

« Quand les jeunes m’interrogent, je leur réponds que le plus important est de s’opposer activement, par la parole, à toute tentative d’ostracisme. Il faut s’y opposer en se rappelant que nous sommes tous égaux, que nous avons tous les mêmes droits, que nous pouvons tous vivre ensemble à condition qu’il y ait un respect mutuel. » Suite à la parution de son premier ouvrage, J’avais 15 ans, et aux réactions des jeunes publics à qui il raconte Auschwitz, Élie Buzyn a tenu à revenir dans un entretien sur certains sujets qui lui paraissent d’une cruelle actualité. Pour que les générations d’aujourd’hui deviennent à leur tour des témoins du témoin qu’il est lui-même et des garde-fous contre la haine et ses conséquences.

Résister

Ces entretiens dans Ce que je voudrais transmettre se divisent en plusieurs parties : Résister, Devenir, Témoigner et Espérer. Cette construction est intéressante, puisque Élie Buzyn, à 90 ans, peut prendre du recul sur sa vie. Cet homme a vécu le ghetto, les camps de concentration, la Shoah. Mais il ne se laisse pas définir par cela. Sa vie ne se résume pas à ça. J’ai trouvé très intéressant que dans la partie Résister, par exemple, il ne se cantonne pas à parler de l’horreur. 

Non, il résiste en parlant de la beauté des souvenirs de sa famille en Pologne. Des valeurs de bontés et ce qu’il a appris de ses parents sur la parentalité. Je trouve ça magnifique. Évidemment, il parle aussi d’Auschwitz, mais ce n’est pas l’essentiel de cette partie, dans laquelle il souligne l’importance de générosité. Là où les nazis prenaient, les résistants donnaient, de tout leur cœur et avec les moyens qu’ils avaient.

« Il faut toujours laisser sa place à ce doute positif que l’on appelle l’espoir. »

Devenir

Dans la partie Devenir, Élie Buzyn nous parle de sa vie de médecin et comment il en est arrivé à choisir cette voie. Mais il nous parle toujours encore beaucoup de parentalité. On remarque très vite que ses enfants sont une immense fierté pour lui, et qu’il a beaucoup appris de ce rôle de père. J’étais très touchée par sa façon de parler de leur bonheur. Lorsque je suis face à des personnes de la génération de mes grands-parents, j’ai souvent l’impression qu’il est plus important pour eux de rentrer dans des cases normées que de chercher à être heureux et à partager de l’amour. Je n’ai pas du tout ressentie cela en lisant Ce que je voudrais transmettre, et j’admets que ça m’a fait beaucoup de bien.

Témoigner et espérer

Les deux dernières parties sont les plus courtes, et pourtant, c’est dans Témoigner que l’auteur parle le plus des camps de concentration. Il fait des constats qui m’ont interpellés, notamment au sujet de l’antisémitisme. En réalité, en refermant ce livre, je considère l’auteur comme un philosophe. Il ne juge personne, il accepte les croyances de tous, et laisse le droit à chacun de réfléchir, et se laisse lui-même le droit d’apprendre. Je crois que c’est ce qui m’a le plus marqué. Il se permet encore d’intégrer de nouvelles notions, de nouvelles visions que lui apporte la jeunesse, et j’ai beaucoup aimé cela. Barbara Astruc, l’éditrice qui interview Élie Buzyn, dit quelque chose d’intéressant dans la dernière partie : « Le dépassement de soi, c’est ce qui vous caractérise, Élie. » et je crois que cela conclue parfaitement ces entretiens.

Ce que je retiens de Ce que je voudrais transmettre, c’est que tout est lié dans une vie. Un événement très important et tragique va forcément influer sur toute notre existence, mais est-ce que cela nous définit ? Pas forcément.

Cette chronique a initialement été publiée sur mon ancien blog.

Les récits d'Elie Buzyn

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