Vous prendrez bien un dessert ?

Résumé

Paul, Charles, Nicolas, Louise, Eléonore, Jeanne et les autres appartiennent à une même famille. Réunis dans un chalet pour fêter à la fois Noël et l’anniversaire de Louis, le patriarche, ils racontent tour à tour le huis clos dans lequel ils se retrouvent, le temps d’une soirée, coincés par la neige. Ouverture des cadeaux, ivresse, retrouvailles, guirlandes et cotillons, la magie de Noël opère jusqu’à ce que les vieux démons, les secrets et les cadavres dans le placard fassent irruption. Un roman à la Festen, à la fois cruel, acide et drôle.

Ma note

5/5

Une construction intéressante

Quelle surprise ! De Sophie Henrionnet, j’ai déjà lu deux romans : Drôle de karma et Tout est sous contrôle. Et c’était à chaque fois des héroïnes un peu niaise, hyper maladroites… Bref, un peu le stéréotype du roman feel-good. Forcément, je m’attendais à la même chose ici, or j’avais drôlement tort ! Nous suivons une alternance de points de vues d’une famille d’héritiers complètement dysfonctionnelle. Nous commençons par le petit Paul, qui a su m’attendrir dés les premières pages par sa douceur et sa maturité. Puis nous passons à Charles, qui est une sacrée enflure. Nicolas, son beau-frère, est tendre et aimant, donc forcément le contraste est saisissant. Et nous continuons ainsi de suite, entre de belles raclures et des personnes bienveillantes qui doivent s’y confronter. Donc comme vous le remarquez, la construction du récit m’a convaincu.

« Il est des femmes faites pour donner la vie, au sens premier du terme. Le don de soi comme seconde nature, l’accompagnement, la protection, la tendresse. Et il y a toutes celles qui ne trouvent pas leur place dans ces bons sentiments dégoulinants de satisfaction. »

Les apparences sont toujours trompeuses

Si je devais choisir deux personnages qui m’ont particulièrement fait réfléchir, ce sont Lucile et Jeanne. Tout les oppose, elles sont mères et filles et pourtant, elles sont enemies jurées, d’une certaine façon. Tout le récit nous pousse à haïr Jeanne, contrairement à son mari, qui semble très gentil. Mais que cachent les apparences ? Parce que finalement, c’est ce que je retiens de ce roman : l’habit ne fait pas le moine. Et la fin a été une révélation, elle fait de Vous prendrez bien un dessert ? un récit spécial. Je peux vous dire que je ne l’oublierai pas de sitôt.

Un récit fort

Je n’ai pas lu que des avis positifs, cela dit, même s’ils font bien la majorité. Certaines personnes soulignaient le côté très cynique de l’histoire et du ton de Sophie Henrionnet. Pour ma part, je me suis lancée sans même me souvenir du résumé. Je savais simplement que c’était un roman qui se passait à Noël. Du coup, je n’ai pas du tout ressenti cela ! A aucun moment, je n’ai eu l’impression d’avoir affaire à de l’humour noir, par exemple. Alors, peut-être que je n’ai pas compris ce que l’autrice cherchait à véhiculer ? Aucune idée, c’est possible. Mais à mes yeux, ce roman est une belle critique de notre société qui passe son temps à juger sur l’apparence, et à nous mettre une pression incroyable, quitte à transformer les gens en monstres (coucou Bénédicte).

Ce roman a été une vraie claque, pour moi. Il m’a fait énormément réfléchir sur notre société basée sur le paraître, et chaque personnage apporte sa pierre à l’édifice de cette famille complètement dysfonctionnelle. J’ai vraiment adoré !

Cette chronique de Vous prendrez bien un dessert ? a initialement été postée sur mon ancien blog

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