La familia Grande Camille Kouchner

Résumé

C’est l’histoire d’une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l’été. C’est le récit incandescent d’une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.

Ma note

5/5

Un pièce a deux faces

Après vous avoir parlé d’Un lundi de Pentecôte, il me tenait à cœur de parler ici de La familia grande, que j’ai lu en 2021. A l’époque, de débuter ce roman, j’ai vu une interview de Camille Kouchner, sur le plateau de Quotidien. Quel choc pour moi de découvrir qu’elle est la fille d’Evelyne Pisier ! Vous savez, celle dont je vous ai tant parlé en décembre 2017, pour son récit autobiographique Et soudain, la liberté, co-écrit avec Caroline Laurent ? Eh bien, le récit de Camille Kouchner le place sous une toute autre lumière. Je suis si déçue. D’un coup, le mot liberté sonnait comme le mot égoïsme. Et lors de ma lecture, je suis tombée des nues.

« Petit, mon frère m’avait prévenue : “Tu verras, ils me croiront, mais ils s’en foutront complètement.” Merde. Il avait raison. »

Un texte violent dans les faits qui prend la parole de façon nécessaire

Lorsqu’on lit ce genre de récits, on se rend compte de la place que peut prendre un prédateur dans une maison, dans une famille, dans un cercle aussi grand que celui de la Familia. C’est ainsi que nomme Olivier Duhamel son cercle de proches. Notons que le nom de son beau-père n’est jamais mentionné, elle parle de lui sans lui donner d’identité, et j’ai trouvé cela très juste. Dés les premiers chapitres j’ai trouvé que l’ambiance était malsaine. Quand la liberté à bon dos, on ne connaît plus de limites. A mes yeux, les abus commencent déjà bien avant les actes impardonnables.

Glaçant mais nécessaire

Mais Camille Kouchner a fait un travail personnel, tout comme un travail d’écriture que je trouve incroyable. Elle a écrit ce qu’elle voyait, de son point de vue au moment des faits, donc de son point de vue d’enfant à Sanary. Puis son point de vue d’adolescente, en laissant de côté l’analyse que l’adulte a pu en faire plus tard. Chaque moment est à sa place, et la poésie de ses mots m’a touché autant qu’elle m’a glacé. En refermant ce livre, j’avais froid, mais pas d’un froid à cause d’un courant d’air. Non, j’étais glacée de l’intérieur. Pour le coup, chaque mot sonne comme une véritable libération.

Le récit de Camille Kouchner touche le lecteur en plein cœur. Impossible d’y rester insensible, qu’on adhère à sa plume ou non. Un roman autobiographique indispensable, mais que chacun devrait le lire quand il se sent prêt à le faire.

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