La commode aux tiroirs de couleurs​

Résumé

À la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l’intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d’une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours.

Une attente démesurée

J’ai toujours peur d’être déçue lorsqu’un roman a été tant encensé. Quand un livre circule partout, qu’il est adoré sur les réseaux, j’ai tendance à me mettre en condition pour l’aimer avant même de l’ouvrir. J’entre avec une disposition presque trop favorable, ce qui fait de moi une lectrice assez facile… et parfois une lectrice trop confiante. Ce qui m’a déjà joué des tours avec La tresse, et j’ai revécu exactement la même chose ici.

J’ai lu La commode aux tiroirs de couleurs parce qu’il revenait dans de nombreuses recommandations. Les thèmes me plaisaient : la mémoire familiale, la transmission, l’exil, l’immigration, les fractures silencieuses entre les générations. C’est des sujets que j’adore, d’habitude. Sauf que cette fois, mes attentes étaient probablement trop hautes dès le départ.

"En vieillissant, tu apprends que les secrets de famille peuvent devenir des gangrènes, vicieuses et parfois indécelables. Ta mère a catégoriquement refusé d'en savoir plus et j'ai respecté son choix, même si garder ce cadavre dans le placard ne me semblait pas être la meilleure idée."

Ce que j’ai aimé malgré tout

Après, il faut le reconnaître, le roman a des qualités indéniables. Il se lit extrêmement vite, avec une fluidité qui rend la lecture agréable. Le format court y contribue, d’ailleurs. En poche, le récit tient en 170 pages. C’est ce qui donne un texte condensé, rythmé, qui se prête parfaitement à un trajet en train ou à un moment de lecture calé entre deux obligations. Je comprends donc totalement pourquoi il a plu à autant de lecteur.ices. La narration, simple mais efficace, offre des images douces-amères sur les héritages familiaux. Les tiroirs de la commode deviennent une belle métaphore pour la construction de soi, entre ce qu’on reçoit et ce qu’on choisit de laisser de côté. Le roman a une certaine tendresse, une douceur nostalgique qui peut toucher au bon moment.

Pourquoi le charme n’a pas opéré sur moi

En revanche, je n’y ai pas trouvé ce que je cherche habituellement dans ce type de récit. Je suis attirée par les romans qui creusent, qui prennent le temps. Ceux qui installent bien les personnages, qui laissent monter l’émotion, la complexité, la nuance. Sur ce point, La commode aux tiroirs de couleurs m’a laissée sur ma faim. L’histoire s’est terminée bien trop rapidement à mon goût. Et puis il y a cette fin. Je dois être honnête : je n’ai pas adhéré. Elle tombe pour moi un peu comme un cheveu sur la soupe. J’aurais aimé un dernier tiroir plus nuancé et plus cohérent, avec plus d’émotion.

Je pense surtout que ce n’était peut-être pas le bon moment pour moi. Ou alors j’en attendais trop, tout simplement. C’est la magie mais aussi la limite des romans très populaires : la barre est mise très haute, sur une échelle qui n’est tout simplement pas universelle.

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