Et viva la vida ! de Sophie Jomain à Orihuela

Résumé

Lorsque Marnie rencontre Fran, elle est loin de se douter qu’être mal dans sa peau sera bientôt de l’histoire ancienne. Fran s’est réconciliée avec son propre corps il y a longtemps, et à son contact, Marnie va découvrir qu’il est possible de ne rien s’interdire. Le défi est lancé : du Mont-Saint-Michel jusqu’aux frontières de la Belgique, les deux amies vont entreprendre un road trip durant lequel Marnie devra réaliser tout ce qu’elle n’a jamais osé faire. Avec son lot de surprises, de secrets bien gardés, et de destins qui s’entremêlent, Et viva la vida ! est une histoire entre rires et larmes pour aller à la reconquête de soi.

Une lecture simple en apparence, profonde sur le long terme

Parfois il est judicieux d’attendre un certain temps avant d’écrire une chronique. Parce que sur le coup, l’histoire est chouette, mais elle ne nous travaille pas plus que ça. Au-delà de cette impression, on se sent concernée sans se sentir concernée. Et puis quelques jours plus tard, c’est une déflagration. Voilà ce qui c’est passé pour moi et Et viva la vida ! Quelle histoire personnelle inattendue avec cette lecture. Quelle surprise de me rendre compte que, même si je ne me suis pas tant reconnue en Marnie dans l’immédiat, j’adoptais les mêmes comportements. Et c’est là qu’on se rend parfois compte de l’utilité de la lecture, même celle dite « légère ». Est-ce que c »est léger de partir en road-trip avec toute notre honte sur le dos et la gêne de se voir en photo ? Je ne crois pas, non. 

"L'une de mes premières psys m'a dit que la honte se déclenchait chaque fois qu'on se retrouvait en défaut par rapport aux règles sociales."

Que de coups de foudres

L’histoire de Marnie est en réalité une histoire d’amour toxique. Avec elle-même. Elle reste, parce qu’elle n’a pas le choix, mais si elle le pouvait, elle s’en irait. Elle irait dans le corps d’une femme mince qui correspond aux standards de la société actuelle. Pourtant, son chéri a beau lui dire qu’elle est magnifique et qu’il l’aime. Ce n’est pas le soucis. Elle ne s’aime pas. Elle déteste son corps. Et sa rencontre avec Fran va être un coup de coeur amical. Ce que j’ai aimé cette possibilité ! Ce n’est pas l’amour qui nous sauve de nous-même, mais toutes les portes qu’ouvrent les gens autour de nous afin de nous aimer, un peu plus, parfois. Ou tout du moins : de nous donner une chance. Quelle belle évolution depuis Quand la nuit devient jour, dont je n’avais pas adhéré au message final. (Lisez-le quand même, c’est une incursion très juste dans la tête d’une personne souffrant de dépression. J’en atteste, après des années de maladie.)

Et viva la vida ! parce que la vie vaut la peine d'être vécue

Pour tout vous dire, j’ai passé un moment agréable avec cette lecture, mais je n’avais pas l’impression d’avoir lu une histoire hors du commun. Je la trouvais très sympa, mais allait-elle rester avec moi longtemps ? Me marquer comme avait su me marquer Le dernier sommeil de l’ourse ? J’avais un doute. Puis je me suis préparée pour aller au concert de Taylor Swift. Et j’ai caché mes genoux. J’ai caché mes bras. Et j’ai rangé le short parce que non, vraiment, ça ne me va pas. Traduction : je suis trop grosse. Et là, c’est la déflagration dans ma tête. J’agis exactement comme Marnie. Wow. Et bien si, Et viva la vida ! va rester dans mon esprit longtemps parce que je me suis reconnue dans la vraie vie. Tout à coup, je me suis pris un uppercut en plein gras autour de l’estomac. Eh bien, Fran m’a permise de me changer. Et j’y suis aller en short ! Et j’ai passé une soirée incroyable. Pas grâce au short mais parce que je me suis sentie libre d’être moi. Alors merci Fran, et merci Sophie, pour cette jolie leçon de vie. 

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