Un peu beaucoup à la folie sur le site de l'Unesco de Lorsch

Résumé

Tous concernés !
De près ou de loin, nous sommes tous concernés par la santé mentale. Pourtant, on n’en parle pas, ou si peu. Est-ce la honte de la mise à nu ? La crainte d’être jugés ? La peur du rejet ? Bipolarité, dépression, anxiété, addictions, schizophrénies… Bien souvent invisibles, les maladies psychiques recouvrent des réalités variées.
Mais elles ont un point commun : discriminantes et méconnues, elles finissent par couper du monde. Si taboues, mal-aimées soient-elles, elles doivent sortir de l’ombre. Plus elles seront visibles, plus elles auront de chances d’être comprises, prises en charge, accompagnées.

Dix auteurs se mobilisent pour faire de la santé mentale leur muse idéale le temps d’une nouvelle. Avec un thème qui les relie : Invisible.

Une lecture engagée et fluide

C’est grâce à Gringe que ce recueil a atterri dans ma PAL. J’avais adoré Ensemble on aboie en silence et son album associé, et la préface ici est déjà un petit bijou, à la fois poétique et brutale. Mon idée de lire une nouvelle par jour a vite volé en éclats : les voix sont si variées qu’on peut en enchaîner plusieurs sans lassitude. Je suis aussi ravie de barrer cet achat de 2025 avant même que l’année ne se termine !

"Considérer la souffrance de l'autre quel que soit son aspect, c'est accepter de faire un pas de côté."

Des textes marquants et divers

Plusieurs nouvelles m’ont profondément marquée : De passage d’Olivier Adam bouscule dès l’ouverture, avec un personnage qui m’a mise en colère, ce qui est une preuve de son efficacité. La flèche noire d’Emmanuelle Bayamack-Tam donne une voix précieuse aux parents d’enfants en situation de handicap. Hikikomori de Karine Giebel m’a touchée à travers le personnage de la mère, tout en justesse. Certaines nouvelles m’ont un peu moins convaincue (notamment Sous le feu), mais le recueil offre un équilibre global.

Une clôture à la hauteur

Mes deux textes préférés sont Au commencement de Julia Kerninon, qui aborde l’alcoolisme avec une lucidité glaçante, et Revoir le jour d’Anaïs Vanel, qui m’a bouleversée avec son écriture fine sur une relation toxique. Cette dernière est d’ailleurs une parfaite conclusion, en écho au titre du recueil. Ce livre réussit à ouvrir le dialogue sur la santé mentale avec nuance, diversité et force. Un peu beaucoup à la folie est donc une réussite !

6 commentaires

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