Loving Reaper sous une arche du site UNESCO de Lorsch en Allemagne
Résumé
Notre belle planète compte 8,7 millions d’espèces. Des animaux qui marchent, rampent, volent, nagent et qui, chacun à sa façon, enrichissent et illuminent notre quotidien. Une partie de foot avec un chien, le regard d’un renard croisé dans la forêt, la chaleur et les ronronnements d’un chat recueilli… Toute notre vie, nous partageons des moments d’existence avec nos compagnons animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages.
À travers ces courtes bandes dessinées, l’autrice a voulu représenter la diversité et la beauté du monde animal, mais surtout dénoncer des comportements humains que nous ne devrions plus voir, jamais. Nous n’allons pas vous mentir, ces histoires sont tristes… Il est probable que certaines vous touchent (beaucoup). Mais elles sont aussi porteuses d’espoir, car chaque larme versée démontre que ces animaux comptent pour vous et que vous prendrez soin de ceux qui auront la chance de croiser votre chemin.
Une lecture précieuse mais bouleversante
C’est à nouveau mon collègue Alex qui m’a prêté ce webtoon, disponible en français. Il a même eu la chance de rencontrer l’autrice à la AnimagiC et de faire dédicacer l’ouvrage. Je l’ai donc abordé comme un petit bijou, en choisissant soigneusement le moment de ma lecture. Et dès la page 9, j’étais en larmes. Loving Reaper parle de deuil animalier, mais aussi d’abandon. Chaque chapitre est indépendant et s’accompagne d’un mot de l’autrice, qui en explique l’origine (comme le black cat syndrome). Le fil conducteur est une gentille faucheuse qui accompagne nos animaux avec tendresse vers l’au-delà.
"Tout ce qui meurt un jour devient une part de mon royaume. Ici, tu ne seras jamais perdu ni oublié."
Entre douleur, douceur et réflexions personnelles
Mais il n’y a pas que la mort dans cette histoire. Il y a aussi la vie, l’amour et les rencontres précieuses avec nos compagnons à poils ou à plumes. Mais chaque instant de bonheur nous renvoie inévitablement à l’idée de leur départ. Pour ma part, chaque fois que je laisse mon chat sortir, j’ai peur que ce soit la dernière. Je refuse pourtant de l’enfermer. En vrai, il profite d’une seconde jeunesse depuis notre installation dans la maison. C’est un risque conscient, même s’il est inconfortable pour moi.
Le webtoon aborde aussi les violences, par ignorance ou par désinformation. Que ce soit les chiots offerts à Noël, les perruches achetées sur un coup de tête, la maltraitance animale dans le tourisme, entre autres. L’autrice insiste sur le manque d’informations avant l’achat d’un animal. C’est difficile de voir qu’un hamster s’achète pour 10 € en animalerie, sans aucune préparation, et encore plus les conséquences dramatiques d’un tel achat. Un animal n’est pas un objet.
Une œuvre marquante, mais éprouvante
Si Loving Reaper est magnifique dans son traitement et son approche graphique, il m’a laissée nauséeuse quand même. La tristesse y est omniprésente, et il n’y a respiration joyeuse. J’en ressors touchée mais incapable de le recommander sans de très forts trigger warnings : deuil, souffrance animale, maltraitances ordinaires entre autres. Je ne crois pas qu’il y ait un « bon moment » pour le lire. Peut-être en période d’Halloween ou de fête des morts comme en ce moment, mais en étant préparé. Il est capable de briser un coeur.

Il est dans ma wish list depuis un moment mais je t’avoue que j’ai peur de beaucoup pleurer en le lisant. Il semble tellement touchant ce webtoon.
Franchement c’est possible que tu te retrouves très très triste après. Parce que c’est vraiment douloureux à lire. Mais très beau à la fois !