Écume de Sandrine Kao devant la Lauter à Wissembourg

Résumé

D’abord, nous vîmes la mer, immense et s’étendant à l’infini devant nous, bleue, écumeuse, allant et venant sur la plage brune, accompagnant ses vagues d’un bruit grave et régulier qui s’effaçait quand la mer se retirait pour revenir, incessante. Ensuite, nous aperçûmes les baraquements construits à la hâte et d’autres personnes, qui, comme nous, venaient du Sud. Elles attendaient le prochain embarquement pour se rendre de l’autre côté de la mer.

Une découverte de médiathèque inattendue

Je suis tombée sur Écume un peu par hasard, en rangeant les contes à la médiathèque. Le titre, très estival, m’a attirée, même si la couverture me retenait. L’album a patienté deux prolongements avant que je ne le lise enfin, la veille d’une permanence. Et là, je me suis souvenue : je l’avais choisi pour ses illustrations uniques, presque faites de collages, qui m’avaient intriguée lors du feuilletage.

Des illustrations aux couleurs riches

Le style visuel est très singulier, loin des codes actuels de l’album jeunesse. Les planches semblent construites comme un patchwork d’éléments assemblés, avec des textures variées et un jeu de matières. Les teintes dominantes oscillent entre ocre, moutarde et terra-cotta, mais se parent aussi de superbes bleus et verts. Finalement, ce brun qui m’avait freinée sur la couverture ne se retrouve que sur deux doubles-pages, laissant plutôt la place à une explosion de couleurs.

Un conte universel sur la migration

Au fil des pages, on suit un jeune homme qui rêve d’un avenir meilleur au Nord. Il quitte son Afrique natale, vend ses biens et entreprend un long voyage, bientôt rejoint par d’autres compagnons. Le récit aborde avec justesse les illusions de l’Eldorado européen, les dangers de la route et les pertes humaines, notamment féminines, trop souvent invisibilisées. Écrit sous forme de conte, Écume s’adresse directement aux enfants pour questionner notre vision du monde. Il rappelle que la migration est une réalité universelle, parfois appelée expatriation, parfois survie.

4 commentaires

    1. Comme j’ai été expatriée pendant un an (en Belgique ok, c’est pas le bout du monde xD) je me suis vraiment fait cette remarque à l’époque en voyant les disparités sociales.

  1. Ah oui tout d’même!
    Il devrait exister un challenge pour les livres « immenses », je veux dire aussi en dimension (« surface » de la couverture en tenant compte de sa largeur et de sa hauteur (la photo en est impressionnante…).
    Mais c’est pas moi qui l’organiserai, je reste sur mon édition annuelle des « épais de l’été » (l’édition 2025 est désormais terminée, en attendant 2026 où 750 pages minimum seront requises…).
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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