Am kürzeren Ende der Sonnenallee

Résumé

Jeune allemand, Michael vit dans la Sonnenallee, sur le morceau le plus court de l’avenue. Celui en RDA. Voici son histoire.

Du mauvais côté de l'avenue

Ma relecture de Am kürzeren Ende der Sonnenallee en tant qu’adulte m’a permis de saisir toute la finesse de ce récit. Thomas Brussig raconte la RDA avec un humour subtil, sans jamais minimiser l’absurdité du régime. L’avenue de la Sonnenallee, littéralement coupée en deux par la frontière entre RDA et RFA, devient un symbole frappant. Il a suffit de quelques centaines de mètres pour décider d’un destin. Par le personnage de Heinz, l’oncle venu de l’Ouest, on prend conscience de la malchance de ceux qui vivent “du mauvais côté” sans l’avoir choisi. Cette entrée en matière donne au roman une profondeur surprenante, malgré son ton léger.

"Aber wie sagte Miriam : er wird immer etwas haben, worauf er sich freuen kann. Und er freute sich darauf."

Une adolescence sous surveillance

Ce qui marque le plus, c’est la manière dont Brussig montre l’adaptation des adolescents à l’absurde. Ils n’ont jamais connu autre chose. Ils veulent être cool, transgresser les règles, rêver d’ailleurs, sans vraiment mesurer l’ampleur de la situation politique. La frontière, les patrouilles et les règles deviennent un décor parmi d’autres. Une normalité. Pourtant, par petites touches, souvent humoristiques, l’auteur rappelle l’omniprésence de la peur et du contrôle arbitraire. Le roman rend l’oppression presque banale, parce qu’elle fait partie du quotidien de ces jeunes.

L’absurdité d’un régime vue avec recul

Heinz, l’oncle de la RFA, incarne vraiment l’irrationalité du système. Sa scène où il scotche des paquets de gâteaux à sa jambe en passant la frontière, alors qu’il s’agit d’un produit parfaitement légal, montre à quel point la peur déforme le réel. C’est souvent drôle, mais c’est surtout révélateur du climat psychologique de l’époque. En relisant ce roman avec un regard adulte, j’ai mieux compris ces nuances. Adolescente, j’étais passée à côté de nombreux détails. Aujourd’hui, je mesure l’équilibre entre la légèreté du ton et la gravité du fond.

Une relecture bienvenue

Avec cette relecture, j’ai pu analyser ce texte avec plus de recul. Je comprends désormais pourquoi ce roman était au programme scolaire au lycée (en 2009). Il est à la fois accessible, drôle, instructif et profondément humain. Am kürzeren Ende der Sonnenallee parle de liberté, de frontière, de peur, d’espoir et de la capacité de la jeunesse à créer du sens malgré les contraintes. Je suis heureuse de l’avoir relu pour mieux en saisir le contexte mais aussi la richesse narrative que je ne savais pas identifier à l’époque.

C’est dommage qu’il ne soit toujours pas traduit en français, d’ailleurs, mais il existe en anglais, cela dit (actuellement 8€ sur Kindle). Ce que je trouve fascinant c’est que c’était encore en 2025 le 5ème article le plus consulté sur l’ancien blog.  Pourtant, la chronique date de 2015, mais j’ai la sensation que si je l’ai étudié en 2009, les élèves l’étudient encore aujourd’hui pour son accessibilité et sa portée historique, peut-être ? Le film, Sonnenallee, quant a lui, m’intéresse bien et il me semble l’avoir vu en cours à l’époque. Il n’est pas disponible en France actuellement mais il est disponible, en allemand, sur YouTube, avec sous-titres en anglais. Enfin, le roman est disponible en livre audio sur Spotify, également. Tout ça m’a soufflé l’idée d’un sacré défi pour 2026, me replongeant dans ma fascination pour cette période, mais je vous présenterai ça en janvier 2026, cet hiver !

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